Selon l’institution de Bretton Woords, la détermination des dirigeants camerounais à combattre la corruption, maintes fois réaffirmée, est une condition préalable à l’efficacité, mais elle n’est pas suffisante pour une bonne gouvernance économique .
Pour améliorer la gouvernance et réduire les vulnérabilités face à la corruption, le fonds monétaire international pense qu’il est nécessaire de s’attaquer résolument à l’impunité sous toutes ses formes. Notamment en assurant l’application d’un cadre juridique amélioré, en instaurant la transparence dans les pratiques officielles, en confiant le pouvoir de contrôle à des agences fortes et indépendantes. En insistant sur le respect des règles opérationnelles et éthiques par les organisations et les institutions, et en investissant dans la justice.
Le Fmi recommande au gouvernement camerounais, à partir de cette année 2024, de réduire l’utilisation des « chapitres communs « conformément à un décret sur leur utilisation, en particulier concernant les chapitres 57, 65 et 94 et définir un calendrier pour limiter l’allocation à 3-5% du budget. En 2025, fixer un plafond d’autorisation de dépenses dans le cadre de procédures dérogatoires, en conformité avec un décret restreignant leur utilisation et un calendrier pour limiter ces procédures entre 3 et5 % des dépenses. Publier les déclarations des biens et avoirs sur le site web du gouvernement camerounais, conformément à la législation modifiée et/ou au décret présidentiel. Mettre le Code pénal en parfaite conformité avec les dispositions obligatoires de a Conventions des Nations Unies Contre la Corruption (CNUCC), notamment en qualifiant l’enrichissement illicite d’infraction pénale. Promulguer une loi anticorruption qui garantit l’indépendance de l’agence anticorruption, dotée d’un mandat et de pouvoir d’enquête pénale. Publier les états financiers annuels des 15 plus grandes entreprises publiques. Publier tous les accords de partage de la production dans le secteur extractif dans toute la mesure permise par la loi. Des mesures qui sans nul doute renforceront une meilleure gouvernance économique au Cameroun.
« Les rapports émanant d’institutions en charge du contrôle de l’Etat permettent de fournir une base pour l’évaluation de la vulnérabilité à la corruption. Les récents audits des dépenses liées au COVID-19 réalisés par la Chambre des Comptes révèlent un large éventail de pratiques discutables, allant de l’attribution de marchés publics à des entreprises appartenant à des fonctionnaires, en utilisant des procédures inappropriées, au recours excessif à des avances de trésorerie pour effectuer des paiements sans reçus sous-jacents, en passant par l’incapacité de déterminer si les médicaments et autres biens ont été correctement utilisés en raison de l’absence de contrôle de la réception et de l’utilisation des fournitures achetées…. » Relève le Fmi.
Blaise Pascal Dassie
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