Elles ont crié leur ras-le-bol mardi dernier lors de la descente du tribunal au lieu-dit B9 sur la nationale No 5.
Les communautés de Bomono sont sur le pied de guerre. Depuis que l’Etat leur a rétrocédé pas moins de 207 hectares de terrains, la quiétude a foutu le camp dans cette localité située dans le département du Moungo, région du Littoral. C’est ainsi qu’aux premières heures de l’aurore ce mardi 11 juin 2024, munies des pancartes, elles ont pris d’assaut la nationale No 5 pour exprimer leur mécontentement et dénoncer les gardiens de la tradition.
« Tout un village a été bradé à ce prix. Comment un chef peut-il dilapider les biens de sa communauté ? Aujourd’hui nous demandons que les autorités politiques, administratives et juridiques partagent ces terres en fonction des familles. Chez nous à Bwasalo, nous avons 5 familles. Il faut que les 23 hectares qui nous reviennent soient partagés à parts égales aux différentes familles. C’est ce que nous attendons depuis des lustres. Nous voulons saluer le ministre de l’administration territoriale qui a interdit formellement aux chefs de s’immiscer dans les affaires foncières. Au jour d’aujourd’hui, Bomono Bomono est en train de perdre tout son patrimoine foncier à cause de la boulimie des chefs traditionnels. Neuf villages sont concernés dans les deux groupements », dénoncent-elles au cours de la descente judiciaire.
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« Suivant acte n0 3194/Rep, reçu le 10 octobre 2023 par Me Pierre Tchoumou, notaire à Mbanga, enregistré au CIME du Littoral extérieur (Acte civil), le 06 novembre 2023, vol 01, Fol. 185 ; no 1641/4094 », en notre possession, « la collectivité de Bwadibo, représentée aux fins des présentes par Monsieur le chef de village a vendu pour le prix principal de 600.000 Fcfa à la société civile Immobilière Holding, un immeuble rural non bâti situé à Dibombari, au lieu-dit Bomono-Gare, d’une superficie de 5 ha, prélevé sur un ensemble plus grand ».
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Jointe par nos soins, une source proche du chef de Bwadibo réfute toutes ses accusations qu’elle range dans le registre de la manipulation. « Il s’agit tout simplement de la distraction de la part de ceux qui veulent instrumentaliser la justice » Nous confiait-elle. Aucune étiquette pour cette publication.