La BAD (banque africaine de développement) a un nouveau patron et les nouveaux défis. Le nouveau président de l’institution va être immédiatement confronté à un environnement économique international chamboulé, notamment par les annonces de l’administration Trump.
Le nouveau président de la BAD a été élu hier jeudi 29 mai 2025 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Sidi Ould Tah, est un économiste expérimenté et ancien ministre mauritanien. Il succède au Nigérian Akinwumi Adesina, qui termine son deuxième mandat consécutif. Tah a obtenu 76,18% des voix totales et 72,37% des voix régionales.
Pour remporter l’élection, il fallait obtenir une double majorité. Celle des votes de tous les pays membres. Mais aussi celle des pays africains. Et sur ce terrain, le Mauritanien a donc obtenu un score fleuve avec 72,37 % des suffrages africains.
Instabilité financière mondiale
Sidi Ould Tah devra relever plusieurs défis majeurs. Notamment accélérer la transition énergétique. Financer massivement les infrastructures et soutenir l’adaptation climatique. Il devra également redéfinir la trajectoire stratégique de la Bad. Pour répondre à ces enjeux dans un contexte d’instabilité financière mondiale.
En tant que premier Mauritanien à prendre la tête de la Bad. Le nouveau président hérite d’une institution en quête de renouvellement stratégique. Dans un environnement mondial de plus en plus compétitif. Sa mission sera de renforcer les capacités de la Bad. A soutenir le développement économique et social du continent africain.
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Environnement économique chamboulé
Fondée en 1964, la Bad compte 81 pays membres, dont 54 africains. Elle est l’une des grandes banques multilatérales de développement. Ses ressources proviennent notamment des souscriptions des pays membres. Des emprunts effectués sur les marchés internationaux ainsi que des remboursements et revenus des prêts.
À la tête de cette institution qui s’est imposée au niveau international. M. Tah devrait mettre à profit ses dix années à la tête d’une autre institution multilatérale. La Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea).
« Je veux féliciter le Dr Sidi Ould Tah pour son élection réussie (…) je suis entré dans cette course mû par l’amour pour notre continent et pour offrir une vision pour le futur de l’Afrique. Aujourd’hui les gouverneurs ont choisi le leader. Qui, selon eux, va donner la vision de l’Afrique que nous voulons à ce moment décisif ».
C’est une déclaration de son rival zambien Samuel Munzele Maimbo (20,26 % des suffrages) dans un communiqué transmis à l’AFP.