La ministre des Enseignements secondaires, Nalova Lyonga vient d’introduire la série « Arts cinématographiques » dans les classes de 2nde des lycées.
L’information est contenue dans un communiqué rendu public il y a juste quelque temps. On parle donc de l’enrichissement de l’offre éducative avec une nouvelle filière. Les professionnels de cet art nous expliquent qu’il s’agit d’un « ensemble des procédés du cinéma.
C’est-à-dire, l’art de composer et de réaliser des films cinématographiques, de procéder à l’enregistrement photographique et de projeter de séquences animées. C’est pour cela qu’on parle des arts cinématographiques », nous a expliqué un cinéaste qui apprécie d’ailleurs cette initiative, non sans émettre des réserves : « on va donc former des gens pour un art qui ne fait plus courir. Encore que toutes les salles de projection sont fermées. Les enfants formés vont donc produire des films pour être vus où ? ce sera certainement bénéfique pour les pays qui entourent le Cameroun. Il n’y a pas une industrie de cinéma pour former les cinéastes. C’est toujours embêtant de voir que dans notre pays, c’est la charrue qui tire les bœufs. On ne se concerte pas avec les acteurs pour voir l’effectivité d’un programme. On le met plutôt. Encore faut-il même trouver les ressources humaines, il faut trouver les formateurs », dit Hercule Bodiman.
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Même son de cloche de la part de Samuel Malobè : «Je ne sais pas où la ministre a encore trouvé cela. Si c’est une filière, il faut des manuels et des formateurs. Aussi on se demande pour quel avenir, dès lors les projections cinématographiques ont disparu, je veux dire les salles de cinéma sont devenues des lieux de culte. Les petits espaces tenus par les expatriés ont leur préférence. Ces enfants formés vont certainement aller vendre leurs savoirs ailleurs », a dit cet amoureux des salles autrefois.
Pour Nalova Lyonga, « l’introduction de cette filière dans l’enseignement général fait partie d’un projet encore à sa phase pilote. Seuls quatre établissements publics à travers le pays vont accueillir les premiers élèves. Il s’agit des lycées bilingues de Molyko au Sud–Ouest et d’Ebolowa au Sud, du lycée général Leclerc de Yaoundé, du lycée classique scientifique de Bertoua à l’Est et du lycée classique moderne de Maroua à l’Extrême-Nord », lit-on dans son communiqué. Et il est encore à préciser que seuls les élèves titulaires d’un BEPC pour le sous-système francophone et d’un GCE ‘O’ Level pour le sous-système anglophone pourront prétendre à cette nouvelle filière.
Alexandre Dibonguè