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Origine du nom Yambassa: Un voyage à travers l’histoire et la signification

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Yambassa encore appelé Yambasa ou Boyambassa est un village de la commune de Bokito dans le département du Mbam-et-Inoubou, région du centre au Cameroun. Il se trouve à 112 km au nord de la capitale Yaoundé, avec une étendue de 1 134 km et une population estimé à plus de 26 804 habitants.  

L’origine du nom Yambassa

Le terme Yambassa provient du nom Ambassa qui habitait près de la rivière qui autrefois portait son nom et qui est aujourd’hui connu sous le nom de Liwa, un affluent de la Sanaga. Lorsque les Bassa et les Bassoh traversaient la Liwa pour se procurer des concombres (geg) chez les Batcha, ils mentionnaient qu’ils allaient chez les Yambassa. Il est important de noter que le terme Batcha signifie village de concombres. Les Yambassa et les Bafia partagent les mêmes coutumes.

Traditions chez les Yambassa

La structure familiale était plus étendue, où la femme était liée à son mari et où la règle de l’exogamie clanique était strictement liée. Les Yambassa avaient une coutume similaire à celle des Bafia en ce qui concerne la dot.

Les Yambassa avaient foi en un Dieu nommé Osaŋa. Ils croyaient dans la vie éternelle de l’âme et étaient convaincus que leurs ancêtres décédés pouvaient communiquer avec eux ; c’est pourquoi ils offriraient des sacrifices sur les tombes de leurs ancêtres pour solliciter leurs bénédictions et leur aide. Les fidèles pratiquent le culte du Nkama ou Gam. D’autres divinités comme l’Oloume et le Genogo étaient vénérées. La secte Mugɔ ou Mɛkɔɔ était le fondement de l’Oloume où étaient effectués des soins thérapeutiques selon le rituel de l’Oloume. La région a été touchée par différentes maladies telles que le Yoŋa (hépatite virale) et le Muŋana (variole), cependant les plus graves étaient la maladie du sommeil et la lèpre.

Lorsqu’un décès survenait au sein d’une famille, une palme était placée à l’entrée de la maison funéraire. Après l’inhumation, le cinquième jour, le jour des funérailles, le représentant de la famille, le plus âgé, venait retirer la palme et accomplir le rituel de purification appelé Bindeki. Si un homme décédait le jour du Kada à Bafia, Kakake ou Giandena en Yambassa, les funérailles étaient repoussées d’un jour, c’est-à-dire au sixième jour. Le kada soulignait l’importance de la spiritualité ; il permettait non seulement aux Bafia et aux Yambassa de se reposer, mais aussi de se rapprocher de leur Dieu Bɛ̀ll ou Osaŋa et de lui montrer leur dévotion.

Le nom ''Cameroun'' dans l'histoire du 237

 

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Cette journée était dédiée exclusivement aux activités spirituelles, en particulier le culte en famille. L’observance pieuse du kada prouvait que les Bafia et les Yambassa ne mettaient pas tout leur temps et leur énergie dans des préoccupations matérielles. Au cinquième ou sixième jour, très tôt le matin, à l’intersection des chemins, de l’eau était apportée dans une ancienne marmite en argile ou dans une calebasse et les mains de tous les membres de la fratrie étaient lavées, un geste pour dire un dernier adieu au défunt. Les outils utilisés pour creuser la tombe devaient être laissés en place pendant cinq jours sur la tombe du défunt. Ce n’est qu’après avoir été purifiés qu’ils ont pu être utilisés. Le lit sur lequel le corps était posé était abandonné sur la tombe.

Le  chef emblématique Botiba

Botiba règne en tant que maître absolu sur tout le territoire de Yambassa. En tant que personne écoutée, il travaille à unifier et à protéger l’ensemble de la région de Yambassa. Il était assisté par des chefs tels que Aboude, qui était à la tête d’Assala I, ou Bokaga, tandis que Seke Yaboudia était à Assala II. Amassoka dirigeait le village de Begni, Mabouna Guibile était à Boyambassa, Boulemegue était à Boulaga (Bouraka), Onana Mboussi régnait à Guintsing, Aboade Beyigue était à Guiboba, qui dépendait de Guefigue, lui-même commandé par Aloumbe. Onana Ambassa était le chef d’Ombessa. Cependant, Botiba s’est révélé de plus en plus tyrannique lorsqu’il a été porté sur un hamac par ses sujets. À l’intérieur de son palais, il y avait une cellule aménagée pour les sujets récalcitrants, ce qui n’était pas du tout apprécié par les autorités administratives. Elles ont encouragé les populations à se révolter et à se soulever contre le monarque.

 

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La fin du règne de Botiba

Le chef Amassoka du village de Begni a embrassé l’Islam ; tandis que celui de Boulaga, Boulemegue, a sollicité l’autonomie pour son village, qui lui a été accordé immédiatement. Botiba a été démis de ses fonctions et envoyé à Bafia, où il a été retenu dans une cellule. Par crainte de représailles, il fut abandonné par ses chefs fidèles ainsi que par les membres de sa famille. Botiba souffrit énormément et décéda en 1944, laissant derrière lui son magnifique palais qui demeure pour nous un symbole historique. La chefferie reste vacante pendant de nombreuses années.

En 1958, le fils d’Etienne Botiba prend sa succession à la chefferie supérieure. Il suivit les pas de son préalable en s’opposant fermement à l’utilisation des populations Yambassa pour des travaux de prestation au chef-lieu de la région. Lorsque M. Mbaya est devenu chef par intérim après son décès en 1992, la chefferie est restée sans personne pour la diriger à cause des conflits internes et de la confusion des rôles. Cependant, Jean-Marie Ombiogno, cousin de Botiba, a été choisi par 12 chefs de village pour succéder à la chefferie.

Malheureusement, avant son intronisation, il est décédé après une brève maladie, malgré toutes les mesures prises pour sa prise de fonction. Le 7 juillet 1957, un document fut signé par André-Marie Mbida, alors Premier Ministre, créant un poste administratif à Bokito, relevant de la subdivision de Bafia. En 1959, Bokito devient le chef-lieu d’un arrondissement regroupant les Lemande, les Tchekos et les Yambassa. Son premier chef était Farine Bernard, un administrateur colonial français.

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