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Yvette Valérie Doume ep Banlog : « Il y a plus de 25 façons de manger le manioc, rien qu’au Cameroun ».

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Juriste – Experte en Droit International Humanitaire, en Genre et .
Présidente de l’organisation Femme Action et Développement au Cameroun et en Centrafrique. Fadec Cameroun et Fadec RCA, Yvette Valérie Doume est la promotrice du Festival de manioc dénommé « All Kassava » qui va se tenir à du 11 au 16 novembre 2024. Nous l’avons rencontrée pour mieux cerner les contours d’un tubercule qu’est le manioc.

Vous organisez tout un festival pour le Manioc, une grande première d’ailleurs. Alors, qu’est-ce qui vous a poussé à penser à ce genre d’initiative ?

Cela part d’abord du fait que, de par ma , je suis très manioc. Je suis originaire de Bomono ba Mbengue, la capitale des miondo. Donc, je mange les miondo le matin, à midi le soir, à sept jours sur sept. je peux aller jusqu’à trente jours. Je suis très Manioc, je veux dire.

Vous savez qu’en ce moment, le monde traverse une crise, sécuritaire, sociale, politique et aussi alimentaire. Ce qui se passe ailleurs a des répercussions ici. Et même chez nous, au Cameroun, on est en zone de crise, zone humanitaire, on parle de la crise du Noso qui a détruit le tissu socio-économique, on parle de la crise de Boko Haram qui a aussi détruit.

On parle de la crise sécuritaire dans le pays voisin, tout cela tombe chez nous, et cela affecte le développement, cela affecte le niveau de vie, cela affecte tout ce qui est socio-économique, politique, sécuritaire. Et cela a des répercussions sur la sécurité alimentaire.

Dans la crise du manioc, l’objectif principal, en fait, c’est de lutter contre l’insécurité alimentaire qui vient à grands pas. Et si on ne développe pas une méthode inclusive, on va assister à des crises de famine.

Alors, après nos recherches, nous avons constaté que nous avons une très grande richesse qui est méconnue. Le manioc, on peut dire le diamant vert. Le manioc, c’est une des seules cultures, un des seuls produits.

Un produit, on consomme les tubercules, les feuilles. On consomme en forme solide, pâteux, même gazeux, même liquide. Le manioc, il y a plus de 25 façons de manger le manioc, rien qu’au Cameroun.

Et le manioc, c’est une des seules plantes qu’on mange dans les dix régions du Cameroun. On consomme le manioc dans la gastronomie. On consomme le manioc, les dérivés du manioc, dans l’industrie.

Dans les industries brassicoles, on consomme l’amidon de manioc. On consomme le manioc dans les industries textiles, la papeterie, les pharmacies, les cosmétiques, etc.
Donc, le manioc a une très grande valeur ajoutée. Et malheureusement, on ne connaît cette valeur-là. Si on fait des enquêtes, on se rend compte que toutes ces industries que je viens de désigner, commandent l’amidon de manioc.

Et c’est des milliards et des milliards qui devaient revenir à la jeunesse camerounaise. Mais l’ignorance nous tue. Des milliards, centaines de milliards qui vont à l’extérieur.
Parce qu’on ignore qu’on a le diamant sous la main. Donc, on a dit au niveau de la gastronomie, au niveau des industries, on utilise aussi les dérivés du manioc dans l’agro-écologie. Avec le manioc, on peut préserver l’environnement.

On utilise le charbon écologique, les bio, le bioéthanol, le biogaz, beaucoup de choses qui peuvent servir et permettre d’améliorer le niveau de vie des populations, que ce soit en zone rurale ou en zone urbaine. On utilise le manioc dans notre culture, dans la pharmacopée africaine, qui est malheureusement abandonnée. On utilise le manioc.

Le manioc, c’est une source inestimable de richesse. Et le fait de développer les dérivées du manioc, peut booster notre économie. Bon, il faut dire déjà que, sur le plan culturel, je suis très manioc.

Quelles sont les cibles du festival ? Qui entre dans la chaîne de valeur manioc ?

On s’est intéressé aux artisanes agro-pastorales. Pour revenir aux cibles de ce festival, nous avons d’abord les producteurs. Il y a plusieurs espèces de manioc. Dans le monde, il y a plus de 20 espèces de manioc.

Au Cameroun, il y en a peut-être 5, pas plus. Il y a des espèces qui sont très comestibles, il y a des espèces qui sont un peu toxiques, il y a des espèces qui donnent beaucoup d’amidon.

Au Cameroun, il y a le manioc jaune, qui ne sort pas ailleurs. Il y a le manioc blanc, il y a le manioc rouge, etc. Donc il y a les producteurs qui doivent être intéressés par le manioc.

Ensuite, on a des transformateurs. Il y a plusieurs dérivés du manioc. On peut avoir des transformateurs sur le plan gastronomique, il y a des transformateurs dans l’industrie.

Après, il y a des conservateurs, des experts en conservation des produits tropicaux. Pourquoi est-ce que notre manioc, après 4 jours, 5 jours, on trouve qu’il est gâté? Or, quand on va ailleurs, on trouve le manioc dans les supermarchés.

Comment est-ce qu’ils font pour conserver le manioc, (mettre le manioc dans les bateaux et aller le vendre en Occident ? Ça veut dire qu’il y a une technique. Nous avons des chercheurs ici qui ont peut-être trouvé la formule, mais pourquoi c’est caché, pourquoi ce n’est pas connu ? Pourquoi est-ce qu’on ne développe pas ça pour profiter à tout le monde ? Il y a la conservation du manioc.

Il y a la bancarisation des projets. C’est-à-dire que les banques doivent s’intéresser aussi à ce projet parce qu’il y a des jeunes qui veulent se mettre dans l’agriculture. Ils n’ont pas d’appui, ils n’ont pas d’encadrement, ils n’ont pas de coaching.

Or, investir dans l’agriculture, c’est tout bénef. Donc il faut que les banquiers s’intéressent davantage à l’agriculture. Il y a des étudiants.

En ce moment, il est question de changer de paradigme de développement. Il faut que les étudiants sachent que quand on est agriculteur, ce n’est pas la pauvreté. Non, le développement est dans le champ.

Il faut que toutes ces universités qui ont des filières agricoles le fassent savoir. C’est-à-dire qu’il faut que dans les familles qu’on sache que le retour au champ, ce n’est pas parce qu’on a échoué, non. L’agriculture, c’est un métier qui doit être valorisé.

Non seulement il doit être valorisé, maintenant il faut que les jeunes sachent qu’on peut utiliser les nouvelles technologies, on peut les lier à l’agriculture. L’intelligence artificielle et l’agriculture font très bon ménage. Il faut que les jeunes le sachent.

Et on peut parler aussi de la robotisation, parce qu’il est temps qu’on sorte d’où on se couvre avec le mal de tête, qu’on d’entrer, je ne dirais pas dans l’industrialisation, ce n’est pas à notre niveau, mais la petite mécanisation du travail pour rendre l’agriculture intensive, c’est-à-dire réduire la pénibilité du travail de nos parents et améliorer la qualité, surtout la quantité.

Notre cible c’est aussi les banquiers. La finance agricole est très importante, elle doit être valorisée. Il y a l’assurance agricole qui n’est pas très vulgarisée, mais on doit assurer l’agriculture.

Il faut dire que dans les pays développés, on dit agro-pastoral, c’est-à-dire l’agriculture et l’élevage ça va de pair. Je vous donne un exemple, tous les bœufs qui nous créent des embouteillages, là sont assurés. On doit pouvoir assurer son champ de manioc, contre les intempéries.

Vous savez, avec la crise climatique qu’on vit actuellement, on perd des récoltes. Ce qui se passe à Yagoua nous interpelle davantage, c’est l’assurance agricole. Ça doit entrer dans nos mœurs, ça ne doit pas être quelque chose qui soit extraordinaire.

Après l’assurance agricole, nous avons la commercialisation de nos produits, parce que vous êtes sans ignorer que le chef de l’État, je ne veux pas faire de la politique, nous amène à parler du concept de l’import-substitution. Il faudra maintenant qu’on cherche à amener les devises. Donc il faut qu’on attaque le marché extérieur.

Je parle de Miondo parce que je suis Sawa. On parle de Miondo, ce qui est simple. La demande est très supérieure à l’offre.

Déjà, pour revenir aux Miondo, on est en train de détruire notre culture. Parce que les Miondo, c’est notre culture, c’est la gastronomie, c’est la culture. Et on laisse les Miondo se détruire et on n’agit pas. Les Miondo, c’est de l’art. On doit conserver le processus de la fabrication des Miondo.

Et qui doit le faire ?

Mais c’est nous qui devons l’imposer. C’est là où on va entrer maintenant dans l’autre cible, normes et certifications de nos produits. Est-ce que nos produits sont certifiés pour attaquer le marché extérieur ?

Parce que maintenant, on veut aller vers le marché extérieur avec nos produits. On ne peut pas aller vers le marché extérieur avec les industries, la machine, parce qu’on n’est pas dans la mécanisation.

Mais notre gastronomie, c’est une richesse. Vous êtes sans ignorer que le Ndolè est en train de prendre une autre dimension au niveau international. Le Ndolè s’accompagne des Miondo, du Bobolo, du Mitumba.

Il faut qu’on aille ensemble. Donc, on doit vendre notre art. C’est notre richesse, largement.

Mais pour cela, il faut déjà qu’on sorte. Qu’on conserve le processus traditionnel, parce que le développement durable, qui nous interpelle, c’est quoi ? On doit conserver ce que nos ancêtres ont laissé. On doit améliorer pour les générations futures.

Et nous, on regarde la destruction du Miondo. Qu’est-ce qu’on en fait ? Non. En tant que Fille pongo, vraiment, je ne peux pas laisser ça. Et on perd le Miondo, et tout le monde se plaît, et personne n’agit. Pourquoi ? Notre art se perd.

Et on ne peut pas rester sans réagir. Donc, on a des experts en normes et qualifications. On a, maintenant, pour aller vers l’extérieur, la commercialisation de nos produits.

Il faut qu’on aide ces artisanes. Bon, je disais que l’offre est très inférieure à la demande.) La demande est exponentielle. Il n’y a pas de gens pour vendre.

Les gens même se plaignent de la mauvaise qualité. Maintenant, il faudrait aussi qu’on aide ces personnes qui veulent exporter. Qu’elles exportent des produits bien conditionnés, bien conservés, bien visibles, attrayants.

Parce qu’on attaque un marché qui est très développé. On ne doit pas aller avec les Miondo, avec des odeurs. Non, ce n’est pas attrayant.

Donc, on attaque un marché grand. Mais il faut qu’on soit formé. Quand ça arrive aux normes internationales du marché extérieur, déjà, il faut qu’on sache bien présenter nos produits.

Mais là, il faut qu’on connaisse les rouages de l’exportation. Parce qu’il y en a qui ont peur d’exporter, qui mettent les Miondo dans les valises pour aller à l’étranger. Ça fait combien de tonnes par an ? C’est insignifiant.

On demande nos produits à l’extérieur. Donc, c’est toute cette chaîne de valeurs manioc qui doit être travaillée.

Si je vous comprends bien dans le festival, on va retrouver les mamans qui ont passé du temps à faire les Miondo (13:00) et qui peuvent transmettre aujourd’hui ces valeurs que nous avons perdues ?

Le festival, c’est une plateforme de communication, de rencontres B2B, de formation. Ça dit, on renforce. Le festival, c’est un tout.

D’abord, nous allons faire la caravane des régions pour essayer de faire un état de lieu recenser, collecter ces acteurs-là. Parce que, je l’ai dit tout à l’heure, il faut qu’on change de paradigme de développement. On ne doit plus être seul.

Il faut qu’on soit dans les réseaux. C’est-à-dire, qui fabrique ? Qui vend ? Si j’aime mon produit, je peux vendre à qui ? Je voudrais acheter, j’achète à qui ? Il ne faut plus qu’on soit isolé. Le marché doit être fluide.

On ne peut pas réussir seul. Donc, il faut que par cours de métier, qu’on se retrouve. Ça dit, tous ceux du Manioc.

Je voudrais acheter tel nombre de tonnes. Je suis dans telle région, il faut que je sois livré ici, là. Est-ce que telle personne peut m’offrir telle qualité, quantité, etc. ?

Donc, il faut qu’on travaille en synergie. Maintenant, notre cible privilégiée, c’est les artisanes agro-pastorales. Qu’est-ce que j’appelle artisanes agro-pastorales ? Ce sont ces mamans qui font les Bobolo, les Miondo, les Mitumba.

Non seulement c’est la cible de base, parce que ce sont les formes d’agro-pastorales qui cultivent et qui transforment, les premières transformatrices. Mais elles sont en train de mourir. Pourquoi ? Ces mamans ont élevé des générations de présidents, des ministres, avec les Miondo et les Bobolo.

Et personne ne s’occupe de leurs conditions de vie. Est-ce que c’est normal que pour avoir le bon Bobolo, on doit aller à un deuil, à Dibombari, pour qu’après le deuil, on trouve les petits Miondo en route ? Est-ce que c’est normal ? Au XXIe siècle ? Non ! On doit pouvoir trouver un bon Gata dans un supermarché bien conditionné. On doit pouvoir trouver même le pré-cuit.

On réchauffe seulement, on mange. C’est-à-dire qu’il faut que la vie soit facile. Et ces mamans-là qui produisent) les miondo au village, il faut qu’on les aide à réduire la pénibilité de leur travail.

On ne doit plus être là à se couper, à avoir l’hypertension. C’est pour ça qu’elles m’invitent.

On trouve déjà le couscous frais dans les supermarchés ? Même les miondo aussi…

Mais il doit y en avoir plus de 20 marques. Ce n’est que le début, ce n’est pas assez. C’est insignifiant.

C’est-à-dire que quand vous allez dans les supermarchés, il y a macaroni, il y a Panzani, il y a Pasta, etc., etc. C’est un truc comme ça. C’est-à-dire que la concurrence est très importante.

Pr Jean-Paul Engbang: Expert en Chirurgie Viscérale

 

A lire: Pr Jean-Paul Engbang : «Que les gens comprennent que les soins de qualité, ce n’est pas seulement hors du Cameroun…»

 

C’est-à-dire que voici les Miondo A. On goûte. C’est un peu flasque là. Voilà les autres Miondo B. C’est-à-dire que ça va amener les personnes à s’améliorer.

Parce que nous, on a fait une étude.) Un bon gâteau, c’est 1,5 kg. Il y a les feuilles, il y a les nœuds, il y a les beurres, il y a ceci, cela.

Il faut qu’on valorise même la saveur de la feuille qui emballe les Miondo. Chaque chose qui entre dans la composition du bâton de manioc a de la valeur. Donc, trouver les bâtons de manioc dans un supermarché, combien ? Dans combien de supermarchés ? Cela doit être vulgaire comme le riz.

Il y a 10 marques de riz. Le riz vient d’ailleurs, ce n’est pas notre culture. Il doit y avoir 100 marques de Miondo, 100 marques de bobolo.

Je veux dire qu’en fait, si on en voit qu’on a du choix. On ne doit plus attendre d’aller au village qu’il y ait deuil pour trouver les bons Miondo, non.) On ne doit plus être à ce niveau.

Comment est-ce que vous organisez tout cela ? Qui sont vos partenaires ?

Le festival All Kassava est parrainé par le Premier ministère avec l’assistance technique du ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader, Ndlr). Et nous avons l’assistance du ministère de la Promotion de la femme et la famille (Minproff) qui va se charger de réunir les femmes.

Nous avons le Ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), nous avons le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), nous avons le Ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi).

C’est-à-dire que chaque département ministériel a un rôle à jouer. Je m’explique. Le Minproff s’occupe de rassembler les femmes. Le Minresi, avec les universités, les instituts universitaires qui ont des branches agroalimentaires, des machines, des chercheurs, dans l’agroalimentaire.

Ils doivent se faire connaître. Le Minpmeesa qui valorise les artisans. Chaque département ministériel a une partie.

Il y a le Ministère du commerce (Mincommerce), j’allais oublier. Parce qu’il faut que ces jeunes qui veulent se lancer dans l’export connaissent les rouages de l’importation. C’est quoi la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), etc.

Quelles sont les conditions pour entrer dans le marché européen, etc. Tout le monde a sa partition à jouer. Je parlais des banquiers, des assureurs, (18:09) des transporteurs.

Est-ce que les mairies, comme celle de Dubombari, où on produit beaucoup de miondo sont concernées par cet événement ? Si oui, quels sont les mécanismes que vous avez mis en place pour les intéresser ?

Nous avons essayé de saisir le maximum de mairies, d’abord dans la région du . Il y en a qui ont très bien réagi. Il y en a qui ont compris, à demi-mot, qui ont très bien compris.

Il y en a qui ne comprennent pas. Il y en a qui ne veulent pas bouger. Bon, on ne va pas s’arrêter là. Mais nous avons les Communes et les villes unies du Cameroun qui voudraient nous accompagner. Nous sommes en train de peaufiner le partenariat. Nous avons la de Douala avec qui nous sommes en train de parler aussi, qui pourrait nous accompagner.

Et parlant des mairies, on a un problème, parce que les mairies devaient s’impliquer davantage dans cet événement. Je prends un exemple simple. La ville de Douala, c’est un événement international, parce que nous avons des pays de la sous-région qui arrivent.

Nous avons des délégations du , du Congo, de l’Afrique du qui ont déjà confirmé leur présence, parce que c’est un grand rendez-vous du donner et du recevoir. Ce n’est pas seulement Cameroun, c’est un festival international.

Nous avons d’autres pays qui sont en train de vouloir s’améliorer. Il y en a des pays des Caraïbes qui veulent s’améliorer, parce que nos frères de là-bas sont très manioc. Et il faudra qu’ils nous montrent comment ils mangent le manioc.

Le manioc, après avoir suivi toutes ces influences culturelles autour des siècles. Et ils veulent aussi venir voir comment nous, nous consommons le manioc à l’origine. Dans la ville, c’est un concordant de la mairie de Douala qui devrait s’impliquer davantage, parce que c’est la ville qui aura la fête du manioc.

Il y aura les délégations étrangères. Et ce sera peut-être l’occasion idoine pour faire visiter ces sites touristiques, pour faire la promotion de la ville, profiter pour faire, je ne sais pas, la ville a beaucoup de points d’attraction pour se vendre, parce que c’est la ville qui reçoit.

Et même la région du littoral devait s’impliquer dans cet événement, parce que c’est une première dans l’histoire du Cameroun qu’il y ait un festival d’une telle portée.

Bon, il y a eu des petits festivals du manioc dans des petits villages, mais c’était quoi? Des petits concours du plus long bonbon. Les festivals s’arrêtaient au niveau du village ou du quartier.

Mais cette fois-ci, on a amené la discussion très loin parce qu’il y a le festival, après le recensement dans les régions, à Douala, du 11 au 12, on a l’atelier de réflexion où il y a plusieurs experts qui vont nous accompagner, des grands sommités dans l’agro-industrie, dans la bancarisation des produits tropicaux, dans l’assurance tropicale, dans la conservation.

Il y a un comité d’experts qui accompagne parce qu’il y a beaucoup à dire dans le manioc. Il y a beaucoup de problèmes qu’on rencontre. Moi aussi, je suis productif du manioc.
Je vous donne un exemple. Il n’y a pas de main-d’œuvre. Tous les jeunes fuient le champ pour venir faire la mototaxi en ville.

On a des problèmes de main-d’œuvre. Il y a beaucoup de problèmes dans le manioc. Et nous allons travailler dessus et faire un plaidoyer au gouvernement parce qu’on nous a dit le manioc est bien.

Tout le monde se jette dans le manioc. On ne sait pas quelle espèce de manioc est acquise, vendue. On n’a aucun encadrement.

Pourquoi est-ce que l’État ne subventionnerait pas les producteurs de manioc ? On subventionne bien le é, le cacao. Est-ce qu’on mange le café, le cacao ? Je n’ai rien contre ces producteurs. Mais le manioc qu’ils nous ont élevé, le manioc qu’on consomme depuis la nuit d’État, producteurs de manioc sont abandonnés.

Les artisanes, (ces mamans-là qui ont élevé des enfants qui sont aujourd’hui ministres, elles se meurent.

L’entrée sera gratuite ou bien payante ?

L’entrée est gratuite et nous attendons des agriculteurs, nous attendons ceux qui transforment le manioc parce qu’il y a des galettes de manioc, des boulettes de manioc, les chips de manioc, l’alcool de manioc, le yaourt de manioc, les saucissons de manioc, les beignets de manioc, tout cela qui vient de se faire connaître. Il y a des stands d’exposition, il y en a pour toutes les bourses.

On va former les jeunes sur la transformation en farine, sur les bonnes pratiques d’hygiène, sur tout ce qui est normes et qualités, packaging, pour rendre leurs produits attrayants. Donc, ces formations sont gratuites.

Il y aura aussi un espace) de dégustation de tout ce qui est variété de nourriture à base de manioc. Je peux vous citer 15 façons de manger le manioc. Pourquoi on se limiterait aux miondo, au bobolo, i au mitumba ? On va dans le gari. Il y a plusieurs façons de manger le gari. Il y a le gari national avec les arachides et le sucre.

Il y a le gari frit, hein. Il y a le fufu gari. Maintenant,) dans le manioc, il y a le gâteau de manioc

Il y a le manioc d’abord. On n’a pas parlé du manioc. Il y a le manioc en tubercule. La liste est hyper longue

Il y a des attractions. Il y a le concours Miss Kassava. C’est une première. On a des critères culturels. Elle présente un mets de sa région, de chez elle,) à base de manioc, et elle explique en sa langue.

Il y a Discovering Kassava ou Innov’ Kassava. C’est-à-dire on va primer quelque chose de spécifique qui a été fait à base de manioc. Il y a un monsieur par exemple qui fait, qui est très intéressant, qui fait de la farine des feuilles de manioc.

Entretien mené par Alphonse Jènè.

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