Le secrétaire général à la présidence de la république, par ailleurs président du conseil d’administration de la Snh, accusé de tenter de faire limoger Adolphe Moudiki.
Ça bouillonne au sein du conseil d’administration de la société nationale des hydrocarbures. Depuis que Adolphe Moudiki s’est retiré du poste d’Adg de cette structure de souveraineté, les réseaux tant au sein du sérail qu’à la présidence de la république s’activent pour lui trouver un remplaçant. C’est ainsi qu’après la tentative manquée du 17 juillet, le secrétaire général de la présidence et Pca de la Snh a convoqué une autre session de cette instance, pour débarquer l’actuel patron, qui est un intime de Paul Biya.
Selon un article paru dans Jeune Afrique le 19 juillet dernier, à Yaoundé, Ferdinand Ngoh Ngoh ne lâche pas prise. Le secrétaire général de la présidence, poste qui lui confère de droit celui de président du conseil d’administration de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), a convoqué une session extraordinaire de cette instance le 24 juillet prochain à la présidence. Initialement prévue le 17 juillet, celle-ci a été annulée in extremis, le jour même.
La décision inattendue avait surpris tout le monde à Yaoundé. Que s’est-il passé ce jour-là ? Selon les informations du journal panafricain, quatre des administrateurs – sur les onze qui forment le conseil d’administration – de l’entreprise publique défendant les intérêts de l’État dans les secteurs pétrolier et gazier ont trouvé portes closes en se rendant à son siège, pour cette rencontre ayant pour unique point le remplacement d’Adolphe Moudiki Elame, 85 ans, administrateur-directeur général (ADG) de la Snh depuis 1993.
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« Des instructions précises ont en effet été données par Nathalie Moudiki, cheffe de la division juridique de la Snh et par ailleurs épouse d’Adolphe Moudiki. Cette dernière, qui est aussi très proche de la première dame, Chantal Biya, a dit aux responsables chargés de la sécurité des locaux de la SNH de ne laisser entrer personne », affirme Jeune Afrique.
Le journal qui semble avoir des entrées à Etoundi soutient que « l’initiative du secrétaire général de la présidence a suscité l’ire de son aîné, Adolphe Moudiki, qui a envoyé une missive au président Paul Biya. Dans sa lettre, le patron de la SNH met en avant le caractère illégal de la convocation, en arguant que les lettres du président du conseil d’administration (PCA) en direction des administrateurs portent l’en-tête de la présidence et pas celle de l’entreprise publique. En outre, l’invitation à ce conclave, qui se tiendra cette fois au palais d’Etoudi, n’a pas fait l’objet d’une concertation préalable ».
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Selon toutes vraisemblances, le bras de fer entre ces deux figures centrales du dispositif de Paul Biya ne date pas d’aujourd’hui. « Celui-ci a culminé en 2023, lors de l’épisode Savannah Energy, qui a éprouvé les relations diplomatiques entre le Tchad et le Cameroun au sujet de la gestion du pipeline qui les traverse. Un conseil d’administration, qui s’était tenu le 19 juin 2023, avait d’ailleurs voulu désavouer l’ADG, en gelant la transaction qui devait permettre à la SNH d’accroître ses parts de 5 % à 15,17 % au sein du consortium Cameroon Oil Transportation Company (Cotco).L’animosité a été réactivée il y a deux mois, après un conseil d’administration ordinaire fait par consultation à cause de l’état de santé de l’ADG de la SNH. Ferdinand Ngoh Ngoh, qui souhaitait que cette assemblée se tienne en physique, a refusé d’y participer », selon Jeune Afrique.
La réaction de Paul Biya dont le repos estival débute le 24 juillet est vivement attendue. Aucune étiquette pour cette publication.