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Réunion d’urgence en Jamaïque sur la crise qui ravage Haïti

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La crise sécuritaire qui secoue Haïti fait l’objet d’une réunion d’urgence lundi en Jamaïque, au moment où les chancelleries occidentales évacuent leurs diplomates de Port-au-Prince, sous la coupe de bandes criminelles armées.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est arrivé à Kingston pour participer à cette rencontre convoquée par la Communauté des Caraïbes (Caricom), qui a également invité des représentants de la France, du Canada et de l’ONU.

M. Blinken discutera des efforts visant à “mettre en place rapidement une transition politique en Haïti via la création d’un collège présidentiel indépendant doté d’une large assise, ainsi que du déploiement d’une mission multinationale de soutien sécuritaire”, a déclaré son porte-parole.

situation "critique" en Haïti

 

 

A lire: Inquiétudes au Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation “critique” en Haïti

 

 

La capitale haïtienne a continué ce week-end à s’enfoncer dans les violences liées aux gangs qui réclament la démission du Premier ministre Ariel Henry, tout comme une partie de la population.

M. Henry se trouve toujours à Porto Rico, a dit lundi le porte-parole de la police aux frontières pour ce territoire américain.

Dans le chaos qui s’est installé dans la capitale, les forces de sécurité haïtiennes ont pu reprendre le contrôle du port de Port-au-Prince après des affrontements avec les gangs ce week-end, a déclaré le directeur de l’Autorité portuaire nationale, Jocelin Villier.

Des bateaux ont pu décharger des conteneurs mais le principal défi reste d’acheminer produits et aliments du port vers l’extérieur, car les routes principales ne sont pas assez sécurisées, a-t-il ajouté.

– Ambassades évacuées –

 

Lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé tous les acteurs politiques haïtiens à des “négociations sérieuses” pour “rétablir les institutions démocratiques” du pays.

Le vice-président du Guyana, membre de la Caricom, Bharrat Jagdeo, avait déclaré dimanche que les pays impliqués “chercheraient à ramener l’ordre et à redonner confiance au peuple haïtien” face à des “criminels (qui) ont pris le contrôle du pays”.

Dernier signe en date de la crise sécuritaire, l’évacuation lundi de l’ensemble du personnel de l’Union européenne à Port-au-Prince.

Cinq choses à savoir sur Haïti

 

 

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“En réponse à la détérioration dramatique de la situation sécuritaire, nous avons décidé de réduire nos activités sur le terrain et nous avons déplacé le personnel de la délégation de l’UE à Port-au-Prince vers un endroit plus sûr à l’extérieur du pays (…). Actuellement nous avons évacué tout le personnel de l’UE d’Haïti”, a déclaré Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell.

La mission diplomatique allemande avait annoncé dimanche un mouvement similaire, précisant avoir fait partir son ambassadeur en République dominicaine, le pays voisin d’où il travaillerait “jusqu’à nouvel ordre”.

Dans la nuit de samedi à dimanche, les Américains ont évacué par hélicoptère de Port-au-Prince leur personnel diplomatique non essentiel.

 

– “Ville en état de siège” –

 

La capitale est le théâtre d’affrontements entre policiers et bandes armées, qui s’en prennent à des sites stratégiques dont le palais présidentiel, des commissariats et prisons. Une “ville en état de siège”, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Les autorités ont décrété il y a une semaine l’état d’urgence, assorti d’un couvre-feu nocturne, dans le département de l’Ouest, qui comprend la capitale, mais elles ne contrôlent pas entièrement ce territoire.

Pour remédier à cela, le Conseil de sécurité de l’ONU a donné à l’automne son accord à l’envoi d’une mission internationale dirigée par le Kenya pour aider la police haïtienne, mais son déploiement se fait cruellement attendre.

Jimmy "Barbecue" Chérizier, chef de gang

 

 

A lire: Haïti: “Barbecue”, l’ancien policier devenu chef de gang tout puissant

 

 

Le Premier ministre Ariel Henry a signé début mars un accord à Nairobi pour permettre l’envoi de policiers kényans, et cherche depuis à regagner Haïti.

Le pays, sans président ni parlement, n’a connu aucune élection depuis 2016 et Ariel Henry, nommé par le président Jovenel Moïse juste avant son assassinat en 2021, aurait dû quitter ses fonctions début février.

Les administrations et écoles de la capitale sont fermées depuis plusieurs jours et l’aéroport ne fonctionne plus. Les hôpitaux, visés par les gangs, ne peuvent fonctionner normalement.

Selon l’OIM, 362.000 personnes – dont plus de la moitié sont des enfants – sont actuellement déplacées en Haïti, un chiffre qui a bondi de 15% depuis le début de l’année.

© Agence France-Presse

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