pixel

Cinq choses à savoir sur Haïti

Date:

Haïti, où un influent chef de gang menace d’une “guerre civile” sanglante si le Premier ministre contesté Ariel Henry reste au pouvoir, est un pays très pauvre, en proie à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire.

 

– Gangrené par les gangs –

Depuis l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse, Haïti s’enfonce dans une crise profonde. Des gangs armés ont pris le contrôle de pans entiers du pays de 11,6 millions d’habitants, notamment la capitale Port-au-Prince.

Selon l’ONU, plus de 8.400 personnes ont été victimes de ces bandes criminelles l’année dernière (tuées, blessées ou enlevées), “une augmentation de 122% par rapport à 2022”. La violence s’est propagée jusque dans des zones rurales isolées “à mesure que la présence de l’Etat s’érodait”.

création d'une force militaire, Magazine Pages Jaunes

 

 

A lire: Niger, Mali et Burkina annoncent la création d’une force armée anti-jihadiste

 

 

Après des mois de tergiversations, le Conseil de sécurité de l’Organisation a finalement donné en octobre son accord pour l’envoi dans le pays d’une mission multinationale menée par le Kenya, mais son déploiement se fait toujours attendre. A fin février, cinq autres pays dont le Bénin ont notifié leur intention d’y participer.

 

– Séismes et choléra –

Haïti est très vulnérable aux aléas naturels (ouragans, inondations, tremblements de terre), auxquels est exposée 96% de sa population, selon la Banque mondiale.

La péninsule sud-ouest du pays a été ravagée en août 2021 par un tremblement de terre de magnitude 7,2, qui a tué plus de 2.200 personnes et causé la destruction de plus de 130.000 maisons. En janvier 2010, un séisme de magnitude 7 avait fait plus de 200.000 morts dans le pays, transformé la capitale Port-au-Prince en champ de ruines et mis à la rue 1,5 million de personnes.

le premier tour de la présidentielle

 

A lire: Sénégal: la présidentielle fixée au 24 mars après des semaines de crise

 

 

Haïti a en outre connu fin 2022 un regain épidémique de choléra, qui avait fait plus de 10.000 morts entre 2010 et 2019 après avoir été introduite par des Casques bleus.

 

– Pays le plus pauvre des Amériques –

Haïti reste le pays le plus pauvre du continent américain. Selon les estimations de la Banque mondiale, plus de 60% de la population vivait en 2023 avec moins de 3,65 dollars par jour.

Haïti était classé 163e sur 191 pays en 2022 selon l’indice de développement humain de l’ONU.

L’ONU a lancé mardi un appel aux dons de 674 millions de dollars pour aider 3,6 millions de personnes dans ce pays confronté à l’une des plus graves crises alimentaires mondiales.

 

– Première République noire –

Sous domination espagnole jusqu’en 1697, puis française, Haïti est devenue la première République noire indépendante en 1804 après une révolte des esclaves menée par Toussaint Louverture.

Depuis l’indépendance, le pays a connu une succession de dictatures, entrecoupées de quelques alternances démocratiques et d’occupations étrangères.

 

– Instabilité politique chronique –

De 1957 à 1986, François Duvalier (dit “Papa doc”), puis son fils Jean-Claude (“Baby doc”), soumettent la population à un contrôle total sous la coupe d’escadrons de la mort, les “tontons macoutes”, avant une révolte populaire.

En 1990, le prêtre Jean-Bertrand Aristide est élu à la première élection libre. Renversé par un coup d’Etat en 1991, il s’exile, puis regagne Haïti en 1994 après une intervention américaine. Un de ses proches, René Préval, prend la présidence en 1996.

la pire crise de la faim au monde, Magazine Pages Jaunes

 

 

A lire: Le Soudan au bord de “la pire crise de la faim au monde” (PAM)

 

 

Jean-Bertrand Aristide redevient président en 2001. Sous pression américaine, française et canadienne, d’une insurrection armée et d’une révolte populaire, il démissionne en 2004 et s’exile. René Préval, revenu au pouvoir en 2006, est le seul dirigeant haïtien à avoir achevé les deux mandats autorisés par la Constitution. Michel Martelly lui succède.

Investi président en 2017, Jovenel Moïse est tué par balle le 7 juillet 2021 par un commando de plus de 20 personnes, principalement des mercenaires colombiens.

Le pays est aujourd’hui encore sans président à sa tête et aucune élection n’y a eu lieu depuis 2016.

 

Source: Agence France-Presse

- Pub -
Pages jaunes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager :

spot_imgspot_img

Populaires

Dans la même catégorie
Associé

Biden reçoit Netanyahu pour tenter de faire avancer les négociations sur Gaza

Après avoir été reçu en grande pompe au Congrès...

Netanyahu défend la guerre à Gaza face à un Congrès américain divisé

Dans un discours enflammé et combatif, Benjamin Netanyahu a...

“Sauver la démocratie”, laisser la place à plus jeune: Biden explique son retrait

Le président américain Joe Biden a expliqué mercredi soir...

L’Ukraine dit à la Chine être prête à négocier quand Moscou sera “de bonne foi”

L'Ukraine ne négociera avec la Russie que lorsque celle-ci...