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Afrique du Sud: le gouvernement de coalition se veut pragmatique

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Le nouveau de coalition en du , annoncé dimanche soir, déplace le curseur vers le centre-droit avec l’intégration d’un tiers de ministres de , suscitant l’espoir d’une meilleure gouvernance mais aussi des inquiétudes sur sa cohésion.

« Le temps de la confrontation est terminé, celui de la collaboration s’ouvre », a déclaré lundi John Steenhuisen, leader de l’Alliance démocratique (DA, centre libéral) désormais intégrée au gouvernement avec six portefeuilles.

La DA, qui a constamment critiqué le Ramaphosa ces dernières années pour son incapacité à relever l’économie, créer des emplois, assurer les services de base ou contenir la corruption, est désormais partie prenante d’un exécutif qui doit « obtenir des résultats » pour les Sud-Africains, a relevé M. Steenhuisen, lui-même nommé de l’Agriculture.

L’accord inédit entre le Congrès national africain (ANC), qui a régné seul pendant trente ans après le démantèlement du régime raciste de l’apartheid, et la DA, jusque-là première force d’, ainsi que cinq autres petits partis, est le résultat de semaines d’âpres négociations.

« Nous avons mené une rude bataille » pour obtenir des ministères influents, a relevé M. Steenhuisen, notamment les Infrastructures, l’Education ou l’Environnement, pour « jouer un rôle significatif dans la reconstruction » du pays.

Cyril Ramaphosa a rappelé dimanche soir, en annonçant un gouvernement élargi à 32 ministères, dont douze pour d’autres partis que l’ANC, que cette coalition était le résultat des législatives fin mai, qui a privé l’ANC de sa majorité absolue pour la première fois dans l’histoire de la jeune démocratie.

En obtenant seulement 40% des voix, l’ANC a choisi de s’allier avec la DA (22% des voix) plutôt qu’avec des partis de gauche radicale, rassurant d’emblée les marchés et les investisseurs.

« Les citoyens ont clairement indiqué qu’ils attendaient des partis politiques qu’ils travaillent ensemble » pour atteindre « croissance et renouveau », a promis le de 71 ans, à la télévision.

Évoquant « l’intérêt national », il a assuré avoir visé « la stabilité, l’efficacité et la durabilité du gouvernement » formé.

– « Sagesse collective » –

Mais de nombreux analystes se demandent déjà si ce mariage de raison peut fonctionner.

« La possibilité d’un affrontement est déjà clair », souligne le politologue Sandile Swana auprès de l’AFP. « La DA se perçoit comme venant à la rescousse de l’ANC, qui, lui, continue de se considérer en position de force parce qu’il a presque deux fois plus de députés » au Parlement.

Le nouveau gouvernement sud-africain face aux défis économiques

 

A lire: Afrique du Sud: annonce d’un gouvernement de coalition dans la soirée

 

 

« L’entêtement, l’intimidation et un sentiment de supériorité, entre la DA et l’ANC, existent des deux côtés », ajoute-t-il.

En attendant, Velenkosini Hlabisa, le leader du parti nationaliste zoulou Inkhata, qui intègre aussi l’exécutif avec deux ministres, veut croire que ce gouvernement élargi obtiendra « des résultats positifs, en puisant dans « la sagesse collective » des différents mouvements.

Emploi, criminalité, croissance faible ou coupures récurrentes d’électricité: résoudre « ces problèmes complexes qui affectent les Sud-Africains au quotidien ne nécessitent pas d’idéologie politique » particulière, mais du sens commun et de la bonne volonté, insiste-t-il.

L’ANC a conservé la part belle, avec vingt ministres et les postes-clé: Finances, Energie, Affaires étrangères, Défense, Commerce ou encore Transports.

Les portefeuilles que Ramaphosa a confiés à la DA « peuvent être considérés comme cyniques » car ce sont des dossiers sur lesquels la DA a formulé des critiques féroces contre l’ANC, note Hlengiwe Ndlovu, de l’Université de Witswatersrand.

Mais si la DA y « obtient des progrès », le parti pourra se « positionner stratégiquement » en vue des prochaines élections pour « prendre le contrôle du pays », souligne-t-elle.

L’opposition est désormais clairement située à gauche de l’échiquier politique.

Le récent petit parti de l’ex-président Jacob Zuma, devenu en quelques mois troisième force politique du pays, a refusé de participer à la coalition. Tout comme les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale).

Source: Agence -Presse Aucune étiquette pour cette publication.

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