Le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn)de l’honorable Cabral Libii est interdit de défilé le 20 mai 2024 et en même temps indésirable dans les périmètres d’Elecam.
La tension est perceptible entre le député Cabral Libii et le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji. Par média interposé, l’homme politique le Minat se tape dessus. Et sortant les muscles, Atanga Nji, a saisi, par correspondance, le Directeur général des élections à Elections Cameroun (Elecam) le 15 mai 2024 pour faire comprendre que les mandataires du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) de Cabral Libii n’ont plus qualité d’être dans les commissions d’ Elecam au motif que Cabral Libii n’est plus le dirigeant dudit et que seul le président-fondateur, Robert Kona, est habilité à désigner des mandataires. Dans les règles d’usage, la loi électorale permet à Elecam, l’organe en charge de l’organisation des scrutins, de créer des commissions mixtes dans lesquelles les mandataires de partis politiques peuvent siéger. Elecam et les partis politiques s’accompagnent alors pour mobiliser les électeurs potentiels à s’inscrire sur les listes électorales.
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La mainmise du pouvoir sur Elecam
La correspondance du ministre camerounais de l’administration territoriale, sonne pour certains comme une mainmise du pouvoir sur Elecam et dont met en mal l’indépendance de cette institution critiquée par les acteurs politiques
de l’opposition et les acteurs de la société civile. Pour Manfred Oluma, l’année 2025 va apporter beaucoup de tensions : « nous allons assister à une confiscation de l’espace politique et public du régime en place qui refuse de renouveler la classe politique. Les caciques craignent des lendemains sombres devant eux et ne vont rien lâcher. Et quand on voit le jeu actuel du ministre de l’administration territoriale, il vaut casser les ailes des opposants capables de bousculer l’ordre des choses. Et comme il a compris que Cabral Libii veut faire cavalier seul, voilà comment il veut fragiliser un jeune parti et positionner les supporters de Paul Biya, qui le moment venu, vont s’allier pour former les G7 et G8 de la majorité présidentielle », a déclaré l’analyste politique.
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Pour Armand Okol, responsable de la communication au Pcrn, «la lettre d’Atanga Nji met en mal, le peu d’indépendance dont on pouvait créditer Elecam. Aussi, il n’appartient pas au Minat de désigner les mandataires de parti politique à Elecam, cette compétence est exclusivement dévolue aux partis politiques au travers de leurs instances. Au Pcrn, celui qui est habilité à le faire c’est le président national en exercice et le seul et unique en l’état actuel des choses c’est le président Cabral Libii», a-t-il clarifié.
Il faut peut-être le rappeler, Cabral Libii a été élu à la tête du Pcrn, le 11 mai 2019 pour un mandat de 5 ans qui s’est achevé le 11 mai 2024. Mais fort curieusement, il a été empêché d’organiser un congrès électif en décembre 2023 après le retour de Robert Kona, l’un des fondateurs du parti venu réclamer la présidence. Le mandat de Cabral Libii étant échu, l’administration considère Robert Kona comme le seul interlocuteur au Pcrn. D’où encore l’interdiction par les préfets des 52 départements que compte le Cameroun, aux militants du Pcrn tendance Cabral Libii de participer au défilé civil de la fête nationale, le 20 mai 2024. La raison est toute donnée : «dissensions dans le parti, susceptibles de perturber l’environnement des festivités». Aucune étiquette pour cette publication.