Ils s’opposent aux travaux de replanting. Les populations d’Edea dans la Sanaga Maritime ont le ciel en courroux. Une fois de plus, elles sont contre les travaux de renouvellement sur le même espace, des palmiers de la Socapalm.
Face à l’apathie des autorités locales qui, depuis un an n’ont pas rendu copie des instructions du ministre de tutelle, l’arbitrage du Mindcaf devient une nécessité. Sur place lundi dernier, l’on peut apercevoir des engins qui sont stationnés. Des ouvriers immobiles ont la mine resserrée. Aussi sont-ils dépassés par cette situation qui s’offre à eux.
Des villageois vêtus de noir pour certains avec des bandeaux ne décolèrent. A y regarder de près, une atmosphère de tension règne entre les parties. Médusés, les éléments du Fmo veillent au grain. La colère est perceptible sur le lieu des opérations au village Apouh par Edéa ce lundi 30 septembre 2024.
En effet, cela fait plus d’un an que cette affaire perdure. L’on se souvient que des mouvements d’humeur avaient étaient survenus le 10 mars et 12 avril 2023, où les populations du village Apouh avaient investi les plantations de la Socapalm, pour empêcher le replanting des nouveaux palmiers. Les doléances des riverains à l’endroit de cette entreprise tournent autour du problème du foncier et de l’emploi. Mais surtout, la revendication d’un espace vital.
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Les riverains, on s’en souvient avaient alors fait de la contestation leur mode d’expression. En son temps, le chef du village affirmait que : « la première raison est que nous avons des familles tout le long du tracé de la Socapalm. Nous voulons à cet effet qu’on nous accorde un espace vital pour pouvoir survivre. Il s’avère par ailleurs que le titre foncier no 184 établi en 1960, a été localisé à Dehanè et non à Apouh. Nous réclamons une superficie de plus de 150 ha. »
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De ses propos, il était apparu dans nos investigations, que le titre foncier N° 184 du 10 août 1960 dont fait régulièrement mention la communauté Apouh, était détenu en son temps par la SProA. Or, il est connu que la SProA est devenue alors la Société des palmeraies de la ferme suisse(Spfs). Avec la fusion et absorption en 2010 par la Socapalm, cette dernière en est devenue propriétaire. Ce qui établit légitimement et de droit, la propriété de ce titre foncier à la Socapalm. Chose qui nous avait été confirmé à la Préfecture d’Edéa. «Les titres fonciers de la Socapalm sont originaux et ne souffrent d’aucune contestation. » Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
La crise perdure en dépit des injonctions du ministre des Transports depuis 2023 à l’aube du déclenchement de cette affaire, de même que les instructions du Mindcaf. Selon nos sources, l’enlisement de la situation semble causer d’énormes manques à gagner à la Socapalm dont la mise en terre des nouveaux plants obéit à une périodicité.