Les riverains du village Apouh situé dans la Sanaga Maritime se refusent, une nouvelle fois, de reculer sur le replanting annoncé de la Socapalm.
Les populations du village Apouh dans la Sanaga Maritime ne sont plus en odeur de sainteté avec la Socapalm. Et pour cause, elles exigent le paiement de leurs droits. « L’origine de cette tension remonte successivement aux mois de mars et avril 2023, avec l’arrestation et la garde à vue administrative par le Préfet de la Sanaga-maritime, du chef de ce village, SM Ditope Lindoume. Au centre des achoppements entre ces deux voisins qui entretiennent pourtant des rapports cordiaux et de vivre ensemble, la réclamation de la part des riverains, d’un espace vital et la querelle autour du titre foncier N°184 de 1960. Ces populations étaient sorties de leurs domiciles pour s’opposer et bloquer les travaux de replanting des palmiers entamés au lieu-dit Ferme Suisse par la Société Camerounaise des Palmeraies ».
Selon Sm Ditope, chef du village, « le village Apouh réclame essentiellement l’espace vital. Car la plupart des terres n’ont pas été obtenues dans les règles. De plus, les règlementations en la matière demandent qu’il y ait un intervalle entre les plantations et les habitations. Cet intervalle de sécurité n’est pas respecté. » « La Socapalm se retrouve dans notre village par le rachat d’une autre entreprise purement privée et à 100% qu’on appelait la SPFS Palmor (Société des Palmeraies de la Ferme Suisse) laquelle avait racheté une autre société coloniale. Donc, l’histoire part de la période coloniale. L’administration coloniale a fait pénétrer des exploitants étrangers sur les terres d’Apouh. Les populations ont été déguerpies avec la complicité de l’administration Et malgré les oppositions et les plaintes qui ont eu cours à cette époque, le problème a perduré avec l’administration postcoloniale qui a pris le relai », confie-t-il.
A lire : Exploration des minerais : le courroux des populations de Batouri
Avec le replanting annoncé à la Socapalm, les riverains d’Apouh sont déterminés à faire entendre une fois de plus, leur volonté. A titre de rappel, les parcelles à abattre se trouvent dans le titre foncier de la Socapalm. Or, dans sa communication, la Socapalm avait situé l’opinion à travers une note officielle de la Direction générale pour clarifier cette situation et battre en brèche certaines allégations et manipulations.
Il était question, reprenait cette note que « La Socapalm ne fait pas d’extension. C’est juste une opération d’abattage des vieux palmiers et de replanting de nouveaux afin d’accroitre notre productivité. » Malheureusement, il se trouve qu’à ce jour, malgré le rôle du Mintransport en 2023, élite de la localité, pour pacifier les parties, le travail à pied d’œuvre de la commission mise sur pied par le Mindcaf pour une sortie définitive du problème et de la préservation du dialogue social par la Socapalm, la situation n’a guère évolué.
Aucune étiquette pour cette publication.