Incapables de conduire aisément divers projets agricoles et pastoraux, les populations à l’étroit tentent désespérément de comprendre ce qui peut expliquer ou justifier une telle gloutonnerie foncière des pouvoirs publics et des opérateurs privés.
Les populations de l’Adamaoua et singulièrement celles du département du Mbéré ont le ciel en courroux. Elles l’ont fait savoir lors du lancement du projet d’aménagement des terres et d’installation des grands producteurs dans la plaine centrale le 23 juillet dernier à Meiganga. Ce fut également l’occasion pour les autorités traditionnelles, maires, députés et conseillers municipaux et régionaux et autres de constater avec regret que les lettres et memoranda concernant la constitution des réserves foncières dans le Mbéré, adressés autrefois à ceux qui nous gouvernent, soient jusqu’ici restés lettre morte.
Profitant de la circonstance, élites et forces vives du Mbéré ont informé les ministres des domaines, du cadastre et des affaires foncières, de l’agriculture et du développement durable, de l’élevage, des pêches et des industries animales, le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, le secrétaire d’Etat aux forêts et faune, le gouverneur de l’Adamaoua et le préfet du Mbéré de ce que « les terres se font rares ».
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A les croire, « le Mbéré est en effet sous le coup de diverses emprises foncières au bénéfice des institutions de la République, ainsi que des opérateurs privés. Ce ne sont pas moins de 1 165 663 hectares qui font l’objet de titres fonciers et de permis d’exploitation minière, soit 82 pour cent de la superficie du département ».
A noter que le Mbéré c’est 1 426 700 hectares, soit 14 267 km2 de superficie, pour une population estimée à 457154 habitants. D’après une statistique de 2015, dans cet important département, le cheptel bovin, est estimé à 215 540 têtes de bœufs. Selon le rapport Itie de 2018, la commune de Meiganga est en première ligne pour ce qui concerne la production d’or, soit 122 678 ,74 grammes. Incapables de conduire aisément divers projets agricoles et pastoraux, les populations qui sont désormais entre le marteau et l’enclume se crêpent le chignon ; et tentent désespérément de comprendre ce qui pourrait expliquer ou justifier une telle gloutonnerie foncière des pouvoirs publics et des opérateurs privés dans l’Adamaoua.
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« Depuis le 25 avril 2016, à la faveur de l’arrêté N° 000375/MINDCAF/SG/D1/D14 « déclarant d’utilité publique les travaux de constitution des réserves foncières destinées à l’agro-industrie dans le département du Mbéré, région de l’Adamaoua », des procédures ont été engagées et ont abouti à l’établissement des titres fonciers No 1085/Mbéré et 1086/Mbéré. Ces deux titres fonciers établissent la propriété du ministère des domaines, du cadastre et des affaires foncières d’une part sur 251 415 hectares dans les arrondissements de Meiganga et Djohong, et d’autre part sur 319 984 hectares dans l’arrondissement de Dir. Ce dernier titre foncier occupe 87% du territoire de cet arrondissement ».
Selon le comité des jeunes actifs du Mbéré, cet arrêté a été pris sans le moindre respect du cahier de charge gouvernemental qui prescrit de réaliser « toutes études nécessaires à la délimitation des périmètres d’intégration cadastrale, à la constitution et à la maîtrise des réserves foncières en relation avec le ministère chargé du développement urbain et des collectivités territoriales décentralisées concernées ». Selon ces jeunes, l’arrêté a ouvert une salve d’abus dont les populations du Mbéré en font les frais. Aucune étiquette pour cette publication.
