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L’Unrwa et Israël s’accusent mutuellement, négociations sur une trêve à Gaza

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Les tensions sont encore montées lundi entre l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’Unrwa , qui a fait état de “tortures” contre ses employés, et Israël qui a accusé cette agence d’employer “plus de 450 terroristes” à Gaza, où les pays médiateurs tentent d’imposer une trêve après presque cinq mois de guerre.

L’ONU au même moment a publié un rapport selon lequel il existe de “bonnes raisons de croire” que des violences sexuelles, dont des viols, ont été commises lors de l’attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.

Les négociations sur une trêve ont repris lundi au Caire au lendemain d’un appel des Etats-Unis à un “cessez-le-feu immédiat” dans la bande de Gaza, assiégée et menacée de famine, où les bombardements israéliens ont fait 124 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque menée par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d’Israël depuis Gaza, qui a entraîné la mort d’au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Gaza: Négociations sur une trêve au Caire, Magazine Pages Jaunes

 

 

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En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne.

Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu’à présent 30.534 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Lundi, l’Unrwa, l’agence onusienne chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens, a accusé les autorités israéliennes d’avoir commis des actes de “torture” et infligé des “mauvais traitements” à certains de ses employés à Gaza, alors qu’ils étaient “interrogés sur les relations entre l’Unrwa et le Hamas et sur une implication dans l’attaque du 7 octobre”.

L’Unrwa est au centre d’une controverse depuis qu’Israël a accusé fin janvier 12 de ses employés d’implication dans cette attaque. L’armée israélienne a accusé lundi cette agence d’employer “plus de 450 terroristes” du Hamas et d’autres organisations à Gaza.

Les tensions entre les Nations unies et Israël ont été également illustrées lundi par le rappel de l’ambassadeur israélien auprès de l’ONU.

 

– “Vivant ou mort” –

 

Face à un lourd bilan et à une crise humanitaire majeure, des représentants de l’Egypte, du Qatar et des Etats-Unis ont repris au Caire les négociations en espérant parvenir à une trêve avant le ramadan, qui commence le 10 ou le 11 mars.

Les médiateurs tentent d’arracher un compromis aux deux camps afin d’obtenir un accord de trêve qui permettrait notamment une libération d’otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Selon Israël, 130 otages sont toujours détenus à Gaza, dont 31 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre.

Mais le Hamas exige notamment, avant tout accord, un cessez-le-feu définitif, une augmentation de l’aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza et un retrait militaire israélien du territoire.

Israël rejette ces conditions, disant vouloir poursuivre son offensive jusqu’à l’élimination du Hamas.

Biden affirme qu’Israël pourrait cesser ses opérations à Gaza pendant le ramadan

 

 

 

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Un haut responsable du mouvement islamiste, Bassem Naim, a affirmé lundi à l’AFP, depuis Le Caire, que le Hamas ignorait “qui est vivant ou mort” parmi les otages, ajoutant qu’un “cessez-le-feu est nécessaire” pour leur situation puisse être vérifiée.

Selon les médias israéliens, le gouvernement de Benjamin Netanyahu exige que le Hamas lui fournisse une liste précise des otages retenus à Gaza et n’a pas envoyé de délégation au Caire, contrairement au Hamas, car cette liste ne lui a pas été remise.

Pour parvenir à la “victoire totale” contre le Hamas, Israël a annoncé préparer une offensive terrestre sur Rafah, une ville située à l’extrême sud de la bande de Gaza, contre la frontière fermée avec l’Egypte, où sont massés, selon l’ONU, près d’un million et demi de Palestiniens dans une situation humanitaire désespérée.

La famine est “quasiment inévitable”, selon l’ONU, pour 2,2 millions d’habitants de Gaza, soit l’immense majorité de la population.

 

– “Pas d’excuses” –

 

“Etant donné l’ampleur des souffrances à Gaza, il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat”, a déclaré dimanche la vice-présidente américaine, Kamala Harris, des propos d’une fermeté inédite sur la responsabilité d’Israël dans la crise humanitaire.

Elle a ajouté qu’Israël devait “ouvrir de nouveaux points de passage” sans “imposer de restrictions inutiles à l’acheminement de l’aide”. “Il n’y a pas d’excuses”, a-t-elle affirmé.

L’aide humanitaire, qui arrive au compte-gouttes dans le territoire, principalement depuis l’Egypte via Rafah, est soumise au contrôle d’Israël qui a imposé un blocus à Gaza depuis 2007 avant de l’assiéger totalement le 9 octobre.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a rejeté lundi cet appel au cessez-le-feu. “L’heure est venue de détruire le Hamas, Kamala”, a-t-il affirmé sur X.

Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, doit rencontrer lundi à Washington Mme Harris, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Jake Sullivan et le secrétaire d’Etat Antony Blinken, lors d’une visite qui fait grincer des dents au sein de l’exécutif israélien.

Des médias appellent à protéger les journalistes palestiniens à Gaza, Magazine Pages Jaunes

 

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Lundi, les bombardements israéliens ont visé surtout Rafah et Khan Younès dans le sud, Nousseirat dans le centre, ainsi que Jabaliya et la ville de Gaza dans le nord, selon le gouvernement du Hamas et des témoins.

L’armée a affirmé que ses soldats cherchaient à encercler la partie ouest de Khan Younès, où “se cachent des terroristes en fuite”.

Lundi, un déplacé, Sameh Abdel Hadi, a raconté à l’AFP s’être retrouvé coincé sous les décombres d’un immeuble de Rafah après un bombardement qui a fait cinq morts et trois disparus. “Le toit tout entier est tombé. Pendant une demi-heure je ne voyais plus rien. Puis des gens sont arrivés et ont enfoncé la porte pour m’évacuer”, a-t-il témoigné.

“Nous ne faisons pas partie de la résistance (le Hamas, ndlr), comme vous pouvez voir”, a-t-il ajouté.

 

© Agence France-Presse

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