Les travaillistes britanniques, pressentis pour arriver au pouvoir au Royaume-Uni lors des prochaines élections législatives, ont indiqué vendredi qu’ils noueraient des relations plus étroites avec l’Union européenne pour effacer les « rancunes » du Brexit en cas de victoire.
Ces élections législatives « sont l’occasion de tourner la page de rancunes post-Brexit du passé » a déclaré vendredi David Lammy, 51 ans, qui devrait devenir ministre des Affaires étrangères dans un gouvernement travailliste.
La date du scrutin n’a pas encore été fixée, mais il doit avoir lieu au deuxième semestre de cette année. Le Labour est en tête des sondages depuis des mois, avec une avance de 20 points sur les conservateurs au pouvoir.
S’il arrive au pouvoir, le Labour ambitionne de « recréer un dialogue structuré avec l’Union européenne sur les questions qui comptent », a indiqué David Lammy.
Les travaillistes, qui n’ont pas été à Downing Street depuis 14 ans, proposent notamment de négocier un nouveau « pacte de sécurité » avec l’UE.
Cet accord permettrait d’avoir « une coordination renforcée sur une large palette de questions, militaires, économiques, climatiques, sanitaires, sur la cybersécurité et la sécurité énergétique », a récemment écrit M. Lammy dans le magazine Foreign Affairs.
Cet accord permettrait de compléter « l’engagement inébranlable » de l’UE et du Royaume-Uni dans l’OTAN, tandis qu’en parallèle un gouvernement travailliste « redoublerait d’efforts pour maintenir des relations étroites avec la France, l’Allemagne, l’Irlande et la Pologne ».
Le Labour envisage également de conclure un accord de défense anglo-allemand, similaire au Traité de Londres signé avec la France en 2010.
« Notre diplomatie doit redécouvrir l’art de la grande stratégie », a assuré David Lammy, qui dit vouloir mener une politique guidée par un « réalisme progressiste ».
Le chef du Labour, Keir Starmer, avait voté pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE lors du référendum de 2016.
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Mais le parti de centre-gauche a exclu la possibilité de revenir dans le marché unique européen, l’union douanière ou de d’autoriser de nouveau la libre circulation des personnes s’il accède au pouvoir au Royaume-Uni, où le débat sur les conséquences du Brexit reste vif.
Mi-avril, Londres a douché les espoirs de Bruxelles en refusant d’ouvrir des négociations pour relancer la mobilité des jeunes entre l’UE et le Royaume-Uni, qui a fait les frais de la sortie de l’UE.
Avec le Brexit, le Royaume-Uni s’est notamment retiré du programme Erasmus d’échanges internationaux pour les étudiants. Il a proposé son propre dispositif, baptisé programme de Turing.
David Lammy n’a pas écarté la proposition de la Commission européenne pour relancer la mobilité des jeunes, et a indiqué qu’elle ferait « partie des discussions » que le Labour aurait avec l’exécutif européen.
Outre les relations avec l’UE, les positions du Labour en matière de diplomatie font globalement écho à celles de l’actuel gouvernement conservateur.
Comme les Tories, les travaillistes devraient continuer à soutenir l’Ukraine pour l’aider à repousser l’invasion russe, et mener une politique ferme à l’encontre de la Chine, après de récentes affaires d’espionnage et de cyberattaques impliquant Pékin.
Source: Agence France-Presse Aucune étiquette pour cette publication.