L’Américain Jon Jones, champion en titre des poids lourds de l’UFC, a annoncé à 37 ans sa retraite sportive, mettant fin à l’une des carrières les plus marquantes – et controversées – de l’histoire des arts martiaux mixtes.
« Aujourd’hui, j’annonce officiellement ma retraite de l’UFC. Cette décision est le fruit d’une longue réflexion », a écrit Jones sur son compte X, laissant derrière lui un palmarès exceptionnel dans l’octogone mais un parcours jalonné de déboires.
« J’ai connu des hauts incroyables et des bas difficiles, mais chaque défi m’a appris quelque chose de précieux et m’a rendu plus fort, à la fois en tant que combattant et en tant que personne », a-t-il d’ailleurs reconnu.
« Dès que j’ai mis les pieds dans l’octogone, mon objectif était de repousser les limites de ce qui était possible dans ce sport. Devenir le plus jeune champion de l’histoire de l’UFC, défendre mon titre contre certains des meilleurs combattants du monde et partager des moments inoubliables avec des fans du monde entier, voilà des souvenirs que je chérirai à jamais », a voulu retenir l’Américain au bilan de 28 victoires, une disqualification et un « No Contest ».
– Le Plus Jeune Champion UFC –
Né à Rochester, dans l’État de New York, Jon Jones débute à l’UFC en 2008 après une carrière de lutteur de haut niveau. Ce fils de pasteur ne met que huit combats pour décrocher sa première ceinture, devenant en mars 2011, à 23 ans, le plus jeune champion de l’histoire de l’organisation contre le Brésilien Mauricio « Shogun » Rua.
Grâce à son gabarit hors normes pour un lourd-léger (1,93 m avec une envergure record de 2,15 m), il défend son titre contre les plus grands noms de la catégorie, dont ses rivaux américain Daniel Cormier et suédois Alexander Gustafsson, en déployant un arsenal complet dont son arme favorite, les coups de coude.
Sa seule défaite officielle, en 2009, est d’ailleurs une disqualification pour coup de coude illégal contre Matt Hamill alors qu’il dominait largement le combat.
– Délit de fuite, cocaïne et stéroïdes –
Mais tout au long de sa carrière, Jones jonglera entre coups d’éclat dans la cage et frasques extra-sportives.
Dès 2012, il est arrêté pour conduite en état d’ébriété après avoir percuté un poteau électrique. En 2015, il est d’abord testé positif à la cocaïne juste avant un combat contre Daniel Cormier. Trois mois plus tard, il provoque un accident de la route impliquant une femme enceinte, prend la fuite, puis revient brièvement sur les lieux pour récupérer de l’argent et des effets personnels. Il plaide coupable et est placé en probation.
Destitué, suspendu puis réintégré par l’UFC, il doit combattre contre Cormier en 2016 mais un premier test positif empêche le combat. Jones s’impose finalement en 2017 contre son compatriote, mais un nouveau contrôle positif à des stéroïdes transforme a posteriori sa victoire en « no contest ».
Honoré en 2021 par l’entrée d’un de ses combats au prestigieux Hall of Fame de l’UFC, il est arrêté dans la foulée par la police de Las Vegas pour des accusations de violences conjugales portées par sa compagne Jessie Moses.
Après trois ans d’absence et un passage en poids lourds, il revient en 2023 en s’emparant de la ceinture laissée vacante par le Camerounais Francis Ngannou: en moins de trois minutes, il soumet le Français Ciryl Gane. En novembre dernier, il défend son titre victorieusement contre Stipe Miocic.
Un combat entre Jones et le Britannique Tom Aspinall était en négociations mais il n’aura donc pas lieu.
« Jon Jones nous a appelés hier soir et a pris sa retraite », a expliqué samedi soir Dana White lors d’une conférence de presse en Azerbaïdjan. « Jon Jones est officiellement retraité. Tom Aspinall est le champion des poids lourds de l’UFC ». C’est une page pleine de rebondissements du MMA qui se tourne.
Source : Agence France-Presse