À Douala, les marchés de bétails sont en pleine effervescence à la veille de la Tabaski, pourtant la fête s’annonce coûteuse et les prix des moutons flambent. Ils varient entre 50 000 et 300 000 Fcfa, selon la taille et l’état de l’animal.
Ce mercredi 5 juin 2025, il est midi au marché des moutons, non loin du carrefour Saint-Michel à Douala. Arouna, père de famille, vient de conclure une transaction. Il repart avec son mouton, visiblement contrarié. « J’ai l’habitude d’acheter mon mouton à 100 000 Fcfa. Cette fois, j’ai déboursé 130 000 pour la même taille. Ce n’était pas prévu, mais c’est une obligation », confie-t-il, résigné.
Cette hausse des prix s’explique en partie par les frais logistiques. Abdoulaye, éleveur venu de la région de l’Extrême-Nord, raconte son calvaire. « Le transport m’a coûté plus d’un million pour un peu plus de 100 bêtes. Une fois ici, on nous fait encore payer des droits de place. Parfois jusqu’à 2 000 Fcfa par mouton », explique-t-il. À cela s’ajoutent les taxes municipales et les problèmes d’insécurité qui occasionnent d’autres pertes.
Ambiance morose
Malgré tout, l’ambiance est morose non pas à cause de la pluie qui s’abat régulièrement ces jours dans la ville de Douala, mais parce que les affaires stagnent encore, pourtant nous sommes à moins de 24 heures de la fête. Ibrahim un autre vendeur de bétails décrie le marché comme timide. « C’est la veille de la Tabaski, mais on ne sent pas la fête. Les clients se font rares et les gens se plaignent du manque d’argent. On espère que ça bougera dans la soirée », dit-il, un brin inquiet.
La Tabaski, encore appelée Aïd el-Kebir, marque un moment fort pour la communauté musulmane. Elle célèbre le sacrifice du prophète Ibrahim, symbole de foi et d’obéissance à Dieu. Mais cette année, entre l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat, la fête a un goût amer pour de nombreux fidèles. Malgré tout, chaque musulman essaye de préserver l’esprit de partage qui accompagne ce jour sacré.