Un journaliste togolais a été écroué jeudi soir, visé par sept “chefs d’inculpation”, a indiqué à l’AFP son avocat, dans un contexte politique tendu quelques jours après l’adoption d’une nouvelle constitution et à l’approche des élections législatives.
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Il est poursuivi pour “sept chefs d’inculpation” dont “conception et publication de nouvelles fausses aux fins d’inciter la population où l’armée à se soulever contre l’Etat”, “apologie contre la défense nationale et la sécurité de l’Etat”, “publication par voie de presse écrite d’un écrit ayant porté atteinte à l’honneur à la dignité et à la considération du président de la République”, a précisé Me Atsoo.
Le parlement togolais a adopté lundi une nouvelle constitution faisant passer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.
L’opposition dénonce “un coup d’Etat constitutionnel” avant les élections législatives et régionales qui doivent se tenir le 20 avril.
“L’emprisonnement du journaliste Apollinaire Mewenemesse montre à quel point l’étau se resserre autour des médias et de leurs acteurs à l’approche des élections législatives. Les charges contre lui et la durée de la suspension de son journal sont disproportionnées”, a déclaré à l’AFP Sadibou Marong, directeur du Bureau Afrique subsaharienne de l’ONG de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF), qui réclame la libération du journaliste “sans délai”.
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Après la publication de l’article intitulé “L’assassinat crapuleux du colonel Madjoulba, et si le Général Félix Kadangha Abalo était le capitaine Dreyfus du Togo ?”, le journal La Dépêche avait été suspendu le 4 mars pour 3 mois par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) pour “incitation à la haine tribale”, “appel à l’affrontement ethnique entre officiers dans l’armée” et “incitation à la révolte populaire”.
Le colonel Bitala Madjoulba, commandant du 1er Bataillon d’intervention Rapide (BIR), a été retrouvé mort dans son bureau le 4 mai 2020 au lendemain de l’investiture du président Gnassingbé. L’autopsie du corps a révélé une blessure par balle.
Ce militaire à la prestigieuse carrière faisait partie du cercle restreint du chef de l’Etat Faure Gnassingbé.
La mort du colonel Madjoulba avait fait grand bruit dans le pays et en novembre 2023 cinq militaires dont un général ont été condamnés à des peines de 5 à 20 ans de prison.
Deux journalistes togolais ont été écroués pendant 18 jours en novembre pour “diffamation” envers le ministre de l’Urbanisme Kodjo Adedze.
En mars 2023, deux autres journalistes ont été condamnés par contumace à trois ans de prison pour “outrage à l’autorité” et “propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux”, à la suite de plaintes de deux ministres, dont M. Adedze.
Source: Agence France-Presse