L’idée est de Chips Analytics, une société high-tech, spécialisée dans le développement des outils informatiques. Les experts qui y travaillent, ont conçu un logiciel pour la gestion santé au Cameroun. C’est pour assurer une meilleure prise en charge des malades. La présentation et une démonstration ont été faites à Douala, il y a quelques semaines.
Les objectifs poursuivis tournent autour de trois (3) points essentiels à partir du patient, ensuite le médecin-prescripteur, la pharmacie, le laboratoire, et enfin l’assurance si la personne est assurée.
1-Eliminer la paperasse
Ici par exemple, on introduit les données du patient qui a immédiatement son carnet patient, c’est-à-dire que partout où il est, il peut être consulté par un médecin qui a toutes les informations relatives à son état de santé pour avoir une idée sur ses antécédents. Et c’est cette prescription que le médecin valide qui va à la pharmacie.
Tous les éléments de la consultation sont visibles et sont accessibles à toute la chaine de la prise en charge. Du moins, «le médecin peut avoir un rapport de tout ce qu’il a dit et de la prescription qu’il veut faire au patient, lorsque le pharmacien reçoit la prescription, il n’a qu’une visualisation dans un premier temps.
Donc, il ne peut pas donner l’accès, il ne peut rien faire de toute façon. Il faudrait que le médecin conseille la société, si jamais il est assuré, parce que pour les assurés, ça s’affiche.», explique Elise Fogang, membre de l’équipe qui porte le projet.
Comment ça fonctionne encore
Le médecin conseil doit regarder et dire si oui ou non, c’est conforme. Il passera un délai, tel que si le délai-là passe et que le médecin conseil n’a pas validé, la pharmacie peut faire son boulot. Dans certains cas, en fonction des assureurs, ça peut être une heure, ça peut être 30 minutes, en fonction de ce qu’ils auraient convenu avec leur médecin interne.
A la pharmacie, si le médecin conseil a déjà validé, on peut lui donner le médicament sans problème. Alors qu’avant, ils avaient besoin des carnets, il n’y aura plus de cartes digitalisées. Ce sera un système, parce que bientôt dans le monde, les cartes vont disparaître même dans les banques.
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Les empreintes digitales en fonction
Les porteurs du projet nous font savoir que : « ce sera le doigtier, ce sera l’empreinte. C’est pour ça qu’on dit qu’on évolue vers des puces qu’on va introduire dans les corps. Mais ce sera votre empreinte digitale que vous avez prise dès le départ, dès que vous avez mis pour votre première consultation.
Votre empreinte, quand vous arrivez partout, c’est ça qui conduit à ouvrir votre portail. C’est la transformation de la gestion. Oui, parce qu’aujourd’hui au Cameroun, vous avez un carnet, vous baladez partout, et ça peut se perdre. Vous n’aurez plus besoin de carnet, pour prendre des médicaments à la pharmacie.
Ce ne sera plus ça. Le pharmacien, lui, va faire son boulot, parce que l’accès lui sera donné et le contrôle aura été fait à la base. Parce qu’ils aiment bien contrôler. Pour le cas des assurés, le médecin a eu le temps de voir la facture. Dès que le pharmacien fait rentrer les données, ça sort avec le prix », nous explique-t-on encore.
Pour ceux qui ne sont pas assurés, « on va à la pharmacie, on prend ses médicaments, on est dans le système. On va au laboratoire, le laboratoire va nous identifier par notre accès. Ce ne sera pas quelqu’un d’autre. Il n’y a qu’à la pharmacie où il ne donne pas l’accès. Parce qu’on nous a déjà identifié et on sait dans telle pharmacie où on va »,
2-Des problèmes résolus
Les promoteurs ont évoqué entre autres problèmes qui vont être résolus, les délais, les tracasseries, pour avoir accès aux soins. Puisqu’il y a un « volet prise de rendez-vous, tous les médecins qui seront sur la liste, si vous voulez voir un médecin, vous n’avez pas besoin de vous déplacer, allez faire la queue. On vous fixe un rendez-vous.
Il y a des plages d’horaires et ils vous accordent un rendez-vous. Sauf les cas d’urgence, vous êtes obligés d’aller aux urgences. Et quand le rendez-vous apparaît, le médecin même en venant le matin, c’est déjà les personnes avec leur nom et tous ceux qu’il doit recevoir qui ont pris rendez-vous. Pas ceux qui viennent s’asseoir pour attendre. Ceux qui ont pris le rendez-vous, ils la reçoivent en priorité. Sauf les cas en urgence », explique-t-on.
3-Optimiser le processus de gestion
Et tout commence par le patient, le principal concerné, il y a ensuite les prestataires de santé, laboratoire, pharmacie, opticiens, ophtalmologues, les médecins, et dans le logiciel, tous les médecins dans l’ordre au Cameroun sont intégrés avec chacun leur spécialité.
Et les assureurs aussi. Pour les patients non assurés, ils peuvent souscrire au portail patient. C’est pour ça qu’on dit que chacun peut souscrire là où il veut. Il n’aura plus à trimballer un carnet de consultation. Et le médecin lui-même, a tout le dossier patient à sa portée. « Il ne va plus passer son temps à écrire tout le temps.
Il suffit qu’il parle. Et il peut corriger là où il y a des petites erreurs pour arranger les choses », voilà qui est encore bien dit.
Une couverture maximale
En tenant compte de la fracture numérique au Cameroun, le projet va gérer les zones non couvertes par l’internet : « Les zones où le téléphone portable ne passe pas, les médecins sont obligés de faire un enregistrement sur leur téléphone après le transférer au moment où il aura la ligne. C’est la seule façon de gérer », nous a-t-on expliqué.
Alphonse Jènè avec Echos Santé Aucune étiquette pour cette publication.