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Manifestations au Kenya: la police tire des gaz lacrymogènes à Nairobi, des journalistes blessés

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La police kényane a tiré jeudi du gaz lacrymogène dans le de Nairobi, blessant des journalistes, pour disperser de petits groupes de manifestants de nouveau rassemblés afin de dénoncer la du gouvernement de William Ruto.

Un peu plus tôt dans la matinée, la police s’était déployée en force dans les rues de la capitale, érigeant des barrages sur ses principales artères.

En scandant « Nous sommes pacifiques », de petits groupes de manifestants se sont rassemblés dans le quartier d’affaires, épicentre des précédents rassemblements, où de nombreux magasins sont restés fermés, a constaté un de l’AFP.

La police a tiré du gaz lacrymogène à de multiples reprises, blessant plusieurs journalistes, dont deux de l’AFP. Une organisation de journalistes au a affirmé que certains policiers visaient directement les représentants des médias et a dénoncé les « attaques violentes contre des journalistes ».

Selon l’Association de la internationale en de l’Est, au moins trois journalistes ont été visés « à bout portant » par des grenades lacrymogènes.

« Il est totalement inacceptable de viser des journalistes qui font leur travail. Dans le cas des collaborateurs de l’AFP, ils étaient tous deux clairement identifiables comme journalistes », a déclaré le directeur de l’information de l’AFP, Phil Chetwynd.

La police a indiqué avoir arrêté 174 « suspects » à Nairobi et dans deux régions du pays.

Dans un rapport publié jeudi, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) a affirmé que des « actes de violences » ont été commis « dans la plus totale impunité » par des policiers contre des journalistes kényans lors des précédentes manifestations.

Le Kenya, locomotive économique d’Afrique de l’Est, est secoué depuis juin par des mobilisations menées par la « génération Z » (jeunes nés après 1997) contre le président William Ruto, arrivé au il y a deux ans, et sa politique économique.

– « Violences policières » –

Wanjiku Stephens, styliste de 29 ans, participe depuis le début aux rassemblements. La jeune femme, qui porte des lunettes de ski et plusieurs couches de masques chirurgicaux pour se prémunir des gaz lacrymogènes, dit à l’AFP manifester pour la « bonne gouvernance ».

« Les violences policières doivent appartenir au passé, nous ne devrions pas les voir en 2024 », dit-elle.

Mais les manifestations mobilisent beaucoup moins que lors des précédents rassemblements, où ils étaient des milliers, aussi bien à Nairobi que dans d’autres villes du pays.

Le chef de la police kényane démissionne après les manifestations

 

A lire: Kenya: le chef de la police démissionne après des manifestations meurtrières

 

 

A Mombasa, côtière, la circulation était normale, selon des images retransmises par une télévision locale, bien loin des précédents rassemblements.

Mercredi soir, le chef de la police par intérim, Gilbert Masengeli, avait averti que des « criminels » avaient l’intention d’infiltrer les manifestations et déclaré qu’il fallait éviter les « zones protégées », comme l’aéroport international et la résidence officielle du président. Il a ajouté que « du personnel de sécurité adéquat » avait été déployé.

– « Nouveau chapitre » –

Les rassemblements, au départ pacifiques, ont pris un tour violent le 25 juin, lorsque des manifestants ont pénétré dans l’enceinte du Parlement. La police avait alors tiré à balles réelles.

Selon des organisations de défense des droits humains, au moins 60 personnes ont été tuées depuis juin, et des dizaines d’autres sont portées disparues.

La police est accusée d’avoir fait un usage excessif de la force.

Pour répondre à la pire crise depuis son arrivée au pouvoir, William Ruto a pris une série de mesures.

Il a notamment retiré le projet de budget controversé qui prévoyait de nombreuses nouvelles taxes, et limogé la quasi-totalité de son gouvernement. Mais le , qui a fait entrer quatre membres de l’opposition, a été critiqué pour avoir parallèlement reconduit plusieurs poids lourds de son gouvernement.

Dans les rues du centre-ville de la capitale, Edwin Kagia, 24 ans, qui ne participe pas aux rassemblements, estime qu’il « faut donner du temps au président ». « Si rien ne change, alors nous redescendrons dans la rue, mais pour l’instant nous attendons de voir s’il y aura du changement », affirme le jeune homme, au chômage, et qui joint les deux bouts en vendant des masques chirurgicaux.

Le chef de l’Etat a assisté jeudi à la prestation de serment de son nouveau gouvernement. « Nous sommes au début d’un nouveau chapitre de la gouvernance et du de notre pays », a-t-il déclaré.

M. Ruto est pris en étau entre des bailleurs internationaux qui le pressent de trouver des recettes pour rembourser une dette nationale culminant à 78 milliards de dollars, et la population dont un tiers vit sous le seuil de pauvreté.

Source: Agence France-Presse

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