Les fils et filles Banen vent debout. Déterminés à aller jusqu’au bout et obtenir gain de cause, ils ont assisté massivement à l’audience de ce jeudi 21 mars 2024 au tribunal administratif de Bonanjo à Douala.
« Les fils et les filles Banen sont sortis massivement comme pour vous pouvez le constater. Nous avons énormément vadrouillé dans ce pays, comme des juifs. On nous a installés un peu partout. Nous avons été coupé brutalement de nos racines et en avons trop souffert », nous confie une élite. La communauté Banen attend d’être en possession de ses terres ancestrales dont elle se dit opposée à son classement dans le domaine privé de l’Etat. « Nous les Banen avons été chassés de nos terres depuis 1960. Et maintenant l’Etat décide de procéder à son classement. Nous sommes contre cela. Nous demandons à l’Etat du Cameroun de nous aider à rentrer. On a enterré nos parents ailleurs. Nous voulons rentrer chez nous, sur nos terres », fulmine un autre membre de cette communauté.
L’audience qui a eu lieu jeudi 21 mars 2024 au tribunal administratif de Bonanjo à Douala avait pour objet : Communauté Autochtone Banen déportée des terres de la forêt d’Ebo contre l’État du Cameroun (Minfof). Recours contentieux n° 208/RG/FD/20 portant sur l’Annulation de l’Avis au Public n° 0011 et 0012 /Ap/Minfof/Df/Sdiaf/Sc du 04 Février 2020. Selon sa majesté Victor Yetina, « le constat au rendu du verdict, Mme le Président du Tribunal ne s’est finalement pas attardé sur les questions de recevabilité, mais a directement statué sur le fond.
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En effet le décret du Premier Ministre du 06 Août 2020 portant retrait du décret de classement du 14 Juillet 2020, rendait de facto sans objet notre recours. Qu’est-ce à dire ? C’est à dire que l’Avis au Public du Minfof du 04 Février 2020 est par conséquence nul. Or, le décret de classement d’Avril 2023 n’ayant pas connu un autre Avis au Public, il est donc adossé sur une procédure incertaine ». Et sa majesté de continuer : « l’autre grande nouvelle de la journée est l’hilarité générale qu’a soulevée la requête du Chef de canton NdokBiakat qui lui implore le classement dans le domaine privé de l’État des terres, non pas seulement NdokBiakat, mais de toute la communauté Banen de la forêt d’Ebo. Si le ridicule pouvait tuer… »
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Le combat pour un retour à la maison concerne tous les banen. En attendant la décision de la justice après le recours gracieux introduit il y a 4 ans auprès du juge, nul doute qu’il s’agit là d’une première victoire pour cette communauté qui a été, pendant longtemps, injustement déportée. Aucune étiquette pour cette publication.