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Guinée: 26 migrants morts dans un récent naufrage, « hémorragie » migratoire selon le Premier ministre

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Vingt-six migrants partis de Guinée ont péri au large du Sénégal dans le naufrage de leur embarcation il y a quelques jours, a rapporté vendredi le Premier guinéen Amadou Oury Bah, qui a parlé d' »hémorragie » migratoire.

« Nous avons enregistré près de 26 officiellement pour le moment », a-t-il dit à . La plupart sont partis de Matam, une des constituant la de Conakry, selon lui.

Le naufrage a été rapporté auparavant sur les , mais les autorités n’en avaient pas précisé le bilan. Des proches des disparus s’exprimant auprès d’un correspondant de l’AFP ont fait remonter le départ aux derniers jours d’avril et le drame aux premiers jours de mai.

Le Premier ministre a évoqué les milliers de jeunes Guinéens qui attendent dans différents pays d’être rapatriés après avoir tenté de partir.

« Nous avons aujourd’hui près de 3.000 de nos jeunes qui attendent d’être rapatriés du côté du Niger, 1.200 du côté de l’Algérie, 400 du côté de la République arabe d’Égypte, des milliers qui sont dans les camps en Italie, sans compter ceux qui sont aux États-Unis dont je n’ai pas le nombre. C’est une hémorragie pour notre pays », a-t-il dit en faisant référence aux multiples voies empruntées par les migrants.

Ceux de Matam semblaient avoir choisi la route atlantique passant à l’ des côtes africaines et censée mener à l’.

Une multitude d’Africains fuyant la pauvreté, le chômage ou l’absence de perspectives d’avenir empruntent cette route périlleuse en s’embarquant clandestinement contre de l’argent sur des pirogues ou des embarcations précaires qui peuvent transporter des dizaines de passagers. Leur principale destination est l’archipel espagnol des Canaries, porte d’entrée de l’Europe.

Le nombre de migrants ayant débarqué en 2023 aux Canaries a triplé en un an pour atteindre le chiffre record de 39.910, selon le gouvernement espagnol.

– « Restez, travaillez » –

Sur les plus de 6.600 migrants qui sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre l’ en 2023, l’immense majorité ont péri sur la route atlantique, dit un rapport de l’ONG espagnole Caminando Fronteras.

Naufrage d'une péniche à Bangui : au moins 58 morts

 

A lire: Centrafrique: au moins 58 morts dans un naufrage à Bangui

 

 

Les causes du naufrage sont inconnues. Mais le Premier ministre s’est inscrit en faux contre des affirmations selon lesquelles les migrants avaient été victimes de violences criminelles à la suite d’une querelle avec l’équipage, et non pas d’un naufrage. Il a imputé ces affirmations à des individus qui chercheraient à provoquer une « explosion » sociale en Guinée, et estimé qu’elles auraient pu « compromettre les relations entre les deux pays frères que sont le Sénégal et la Guinée ».

La Guinée, pauvre malgré des ressources minérales et naturelles considérables, est confrontée à une sévère crise économique et sociale, et à des tensions nourries par l’inflation et les pénuries. Le Premier ministre a noté que l’émigration clandestine était une réalité ancienne, mais a reconnu que le pays traversait « une passe très difficile » économiquement.

La Guinée est aussi en proie depuis des années à une profonde crise et des violences politiques qui ont culminé en septembre 2021 avec la prise du pouvoir par les militaires et par la force. Amadou Oury Bah, nommé en février par le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, a confirmé en mars que les militaires ne respecteraient pas leur engagement de rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024.

Il a justifié vendredi leur maintien au pouvoir par la nécessité d’une « refondation ». Il a promis « dans les deux années une transformation économique majeure ».

Il a assuré qu’après des années d’atermoiement l’exploitation du gisement de fer de Simandou, l’un des plus grands au monde, devrait commencer prochainement à présent que les négociations avec les partenaires étrangers « pour l’essentiel sont terminées ». Il a mentionné le projet de transformation en Guinée de la bauxite, dont le pays est une des principaux producteurs au monde et qui sera pour lui « ce que le pétrole est pour l’Arabie saoudite ».

« La Guinée, dans les trois, quatre années à venir ne sera pas la Guinée telle qu’elle se présente aujourd’hui. (Je dis) A ceux et à celles qui ont de l’ambition: restez, travaillez, prenez de la peine, prenez des « , a-t-il déclaré.

Source: Agence France-Presse Aucune étiquette pour cette publication.

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