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Poursuites contre cinq ex-ministres au Sénégal: ce qu’il faut savoir

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L’ sénégalaise a donné jeudi son feu vert à l’ de poursuites judiciaires devant une cour spéciale contre cinq ministres de l’ex- Macky Sall, soupçonnés notamment de malversations dans l’utilisation d’un fonds anti-Covid entre 2020 et 2021, une procédure rarissime dans ce pays.

– Qui sont les anciens ministres concernés ? –

Les poursuites concernent cinq anciens ministres du régime de l’ex-président Macky Sall (2012-2024). Il s’agit de Amadou Mansour Faye, également beau-frère de M. Sall, Moustapha Diop, Aïssatou Sophie Gladima, Salimata Diop et Ismaïla Madior Fall.

Ces derniers, dont certains ont occupé différents portefeuilles ministériels, ont tous été plusieurs fois membres de gouvernements de M. Sall.

Sénégal: cinq ministres de l’ex-président Sall renvoyés devant une cour spéciale pour malversations

Les deux ex-ministres Moustapha Diop et Salimata Diop (sans lien de parenté), sont devenus députés en novembre 2024, après le départ du président Sall. Leur immunité a été levée le 2 mai par l’Assemblée dans le cadre de ces poursuites judiciaires.

– Pourquoi sont-ils poursuivis ?-

Les quatre premiers sont mis en cause dans l’utilisation d’un fonds anti-Covid entre 2020 et 2021, tandis que le cinquième est cité dans une affaire de corruption présumée.

L’ex-ministre du Développement industriel et député Moustapha Diop est soupçonné de détournements dans l’exercice de ses fonctions. Il lui est notamment reproché d’avoir effectué des dépenses d’un montant de 2,5 milliards de francs CFA (3,8 millions d’euros) en liquide, ce qui constitue « une violation » des règles comptables, selon un rapport parlementaire.

Salimata Diop aurait, elle, engagé des dépenses de plus de 52 millions francs CFA (79.273 euros), sans pièces justificatives valables ou à travers des pratiques frauduleuses, alors qu’elle occupait le portefeuille du ministère de la Femme.

Sénégal: immunité levée pour deux ex-ministres cités dans des malversations liées au covid

Sa collègue Mme Gladima (Mines) serait impliquée dans le détournement de plus de 193 millions de FCFA (294.220 euros).

Amadou Mansour Faye, ex-ministre du Développement communautaire, est soupçonné de « complicité de détournement de deniers publics » après des dépenses d' »un surplus global de 2,7 milliards de FCFA » (4,1 millions d’euros) dans des achats de riz, selon un rapport parlementaire.

Le cinquième, Ismaïla Madior Fall (Justice), est lui mis en cause pour « corruption et concussion » après des accusations d’un promoteur immobilier dans une affaire foncière. Dans une émission sur une chaîne privée, M. Fall a nié les faits qui lui sont reprochés.

– C’est quoi le fonds anti-Covid ? –

« Baptisé Force Covid-19 », ce fonds, d’un montant de près de 1.000 milliards de FCFA (1,5 milliard d’euros), financé par l’Etat sénégalais et des bailleurs, était notamment destiné à renforcer le système sanitaire, soutenir les ménages et maintenir les emplois.

Dans un rapport d’audit publié en décembre 2022, la Cour des comptes a relevé des irrégularités dans la gestion de ce fonds, liées à des surfacturations à hauteur de 2,7 milliards de FCFA (4,1 millions d’euros) dans l’achat de riz destiné aux ménages défavorisés, et d’un montant de 42 millions de FCFA (64.000 euros) pour l’acquisition de gel hydro-alcoolique.

Plusieurs personnalités, parmi lesquelles des artistes, animateurs, stylistes ou des hauts fonctionnaires, ont ces derniers jours été inculpées en lien avec cette affaire.

– Audit sur la gestion du pays –

Depuis leur arrivée au en mars 2024, les nouvelles autorités, qui ont choisi comme slogan « Jub, Jubal, Jubbanti » (droiture, exemplarité, redresser, en wolof), ont lancé plusieurs audits sur la gestion du pays entre 2019 et 2024. Ceux-ci ont donné lieu à de nombreuses poursuites judiciaires et à un débat sur une question qui suscite un vif intérêt dans le pays.

Le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier Ousmane Sonko ont promis faire rendre compte aux anciens dirigeants qu’ils accusent d’agissements coupables dans la gestion des affaires, à commencer par l’ex-président Macky Sall.

L’ dénonce de son côté une chasse aux sorcières et un acharnement contre l’ancien pouvoir.

– Quelles suites ? –

Après leur mise en accusation devant la Haute Cour de justice par le Parlement, les cinq ex-ministres doivent être entendus par la commission d’instruction de cette juridiction spéciale, la seule habilitée à juger les ministres et le président. Celle-ci décidera ensuite de leur renvoi ou non en procès.

Cette cour n’a servi qu’à deux reprises dans l’histoire du Sénégal depuis son indépendance, en 1963 et en 2005. Ses décisions ne sont susceptibles d’aucun recours ni appel.

Source : Agence -Presse

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