Le rotin une sorte de liane que l’on retrouve dans les savanes et les brousses camerounaises et qui sert à la confection de nombreux objets de décoration, salons, plafonds, cercueils maintenant, des portes même.
Le rotin a conquis donc les cœurs d’une clientèle à la recherche de la bonne qualité surtout. La transformation du rotin est devenue une activité majeure dans les grandes métropoles du pays.
Classeurs, paniers à linge, lits, commodes, des portes et de plus en plus les cercueils tissés avec du rotin.
« Avec le rotin, on fait tout, on fait les meubles, on fait les plafonds, on habille même les portes, on décore les maisons, on décore même les cercueils, on fait les boucaros, on habille les plafonds », explique Amougou Abena vannier au marché Mboppi à Douala qui nous balade dans la chaine de fabrication.
«Ici, tout commence par l’approvisionnement en matière première des petites et grosses lianes encore appelées rotins, pour aboutir à un meuble qui peut avoir une espérance de vie de plus de 50 ans. Ça dépend de l’usage que vous en faites puisque le rotin n’aime pas l’eau. Donc si vous êtes dans un marécage, si vous l’achetez aujourd’hui, ça n’a pas la durée de vie d’un mois parce que si ça reste trempé dans l’eau, ça pourrit. A l’aide d’un couteau caniche bien aiguisé, l’artisan racle la liane, ensuite taille à la dimension voulue. Tout est fait à la main, aucune machine n’intervient dans le processus de fabrication et il faut compter 7 jours pour la réalisation d’un salon complet pour des prix qui ne sont pas toujours à la portée du camerounais moyen. Ce que vous voyez là, c’est notre salon, deux fauteuils et un canapé. Un salon comme celui-ci me prend tellement de temps et de matériel. Quand vous arrivez, on vous demande 100 000 Fcfa, il est bien habillé avec une touche de peinture », explique le secrétaire du syndicat des vanniers de Mboppi qui évoque les difficultés rencontrées.
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« Beaucoup de difficultés, comme l’augmentation de la matière première, parce que quand tout augmente au marché, parfois nos livreurs disent qu’il y a des tracasseries policières en route, donc le coût de transport devient élevé aussi. On subit et les clients aussi. Tout devient plus cher à la fin », nous fait-il comprendre, en attirant l’attention de la clientèle.
« Si vous tombez sur quelqu’un qui ne sait pas bien faire, il vous prend de l’argent, et il disparait », alerte-t-il.
En plein air ou dans des abris de fortune, les artisans vanniers de Mboppi sont à l’œuvre au quotidien pour satisfaire une forte demande.
« Les clients viennent des quatre coins du pays pour s’en procurer », nous a-t-on dit là-bas.
Alphonse Jènè