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RDC: procès de la « tentative de coup d’Etat » du 19 mai, peines de mort encourues

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Cinquante prisonniers, dont trois Américains, dans le box des accusés, une dizaine de fusils d’assaut alignés devant les juges: le procès de la « tentative de coup d’Etat » que l’armée de la République démocratique du Congo dit avoir déjouée le 19 mai s’est ouvert vendredi à Kinshasa.

Il a été suspendu en fin de journée et reprendra vendredi prochain, le 14 juin.

Les faits concernés « sont passibles de la peine de « , déclare au début de l’audience le du de Kinshasa-Gombe aux trois hommes qui, debout devant lui et assistés d’un interprète, ont décliné leur identité.

Marcel Malanga, 21 ans, Taylor Christian Thomson, 21 ans, Benjamin Reuben Zalman-Polun, 36 ans, sont tous trois de nationalité américaine, nés aux Etats-Unis.

Comme tous les autres accusés au procès, qui se tient sous une grande tente dans l’enceinte de la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, ils sont vêtus de la jaune et bleue des détenus.

Près d’eux, devant les juges, ont été disposés une dizaine de fusils d’assaut et diverses autres pièces à conviction.

Suivra lors de cette première audience l’identification de tous les autres prévenus, parmi lesquels trois autres étrangers, un Belge, un Canadien et un Britannique, tous des Congolais naturalisés.

Se présentant comme maçon, enseignant, cultivateur, artiste plasticien, journaliste ou serveur, tous ont été informés des faits qui leur sont reprochés, sans avoir eu à ce stade l’occasion de présenter leurs moyens de défense.

En fin de nuit, le dimanche 19 mai à Kinshasa, dans le quartier huppé de la Gombe, plusieurs dizaines d’hommes armés avaient attaqué le domicile d’un ministre, Vital Kamerhe, devenu depuis président de l’Assemblée nationale. Deux policiers commis à sa garde avaient été tués.

Les assaillants avaient ensuite investi non loin de là le palais de la Nation, bâtiment historique abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi.

Ils s’y étaient filmés en brandissant le drapeau du Zaïre, ancien nom de la RDC du temps de Mobutu, le dictateur renversé en 1997, et en déclarant la fin du régime de l’actuel , au depuis 2019 et largement réélu en décembre dernier.

Leur aventure s’était arrêtée là, avec l’intervention des forces de sécurité qui, selon l’armée, avaient interpellé une quarantaine d’assaillants et en avaient tué quatre autres, dont leur chef, Christian Malanga, 41 ans – le père de Marcel – un Congolais installé aux Etats-Unis.

Des étrangers et des Congolais liés à une tentative de coup d'Etat

 

A lire: RDC : “tentative de coup d’Etat” déjouée à Kinshasa, selon l’armée

 

 

Le porte-parole de l’armée avait rapidement parlé de « tentative de coup d’Etat étouffée dans l’oeuf », le évoquant plus tard une « tentative de déstabilisation des institutions ».

Les partisans de Vital Kamerhe croient plutôt qu’il s’agissait d’une tentative d’assassinat. Sinon, disent-ils, pourquoi aller s’attaquer en premier à sa résidence, avant d’atterrir dans un bâtiment certes symbolique, mais vide la nuit?

– « Opacité » –

Cette opération commando de quelques dizaines d’hommes manifestement mal préparés pour renverser un régime est entourée de nombreuses questions, notamment sur d’éventuels commanditaires.

« L’opacité » autour des interrogatoires des présumés putschistes a également été dénoncée par certains défenseurs des droits de l’Homme, qui doutent de la capacité du procès à faire la lumière sur cette affaire.

Quatre femmes figurent parmi les accusés, de même qu’un expert militaire belge bien connu à Kinshasa, Jean-Jacques Wondo, arrêté deux jours après les faits, le 21 mai.

M. Wondo est accusé d’être un « complice de Christian Malanga », car il « aurait fourni un moyen de transport » aux présumés putschistes, a expliqué son , Me Masingo Shela. Il « ne reconnaît rien de ce qui lui est reproché. Il est préparé à se défendre », avait-il assuré avant l’audience.

Des diplomates occidentaux ont assisté au premier jour du procès, en plus de nombreux journalistes.

Les chefs d’accusation retenus dans ce dossier sont « attentat, terrorisme, détention illégale d’armes et munitions de guerre, tentative d’assassinat, association de malfaiteurs, meurtre, financement du terrorisme ».

Une autre enquête est menée sur des exécutions sommaires qui auraient eu lieu après l’opération, lorsque des militaires ont été filmés tirant sur deux présumés putschistes désarmés, dont un qui avait sauté dans le fleuve pour tenter de s’enfuir.

En mars dernier, le gouvernement congolais a levé le moratoire sur l’exécution de la peine de mort qui était en vigueur depuis 2003 dans le pays. Il expliquait que cette mesure ciblait notamment les militaires accusés de trahison, au moment où l’est du pays est en proie à une rébellion armée soutenue par le Rwanda.

Source: Agence -Presse Aucune étiquette pour cette publication.

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