Ngo Mbog Marie, 39 ans, enseignante à l’école publique d’Akok Maka, dans la région de l’Est, est décédée le 4 avril 2025 des suites d’Avc, après plusieurs mois de harcèlement. L’annonce de sa mort a suscité une vive émotion dans la communauté éducative.
Les faits se déroulent dans le département du Haut-Nyong, région de l’Est Cameroun. Avant son décès, Ngo Mbog Marie, institutrice à l’école publique d’Akok Maka, avait dénoncé publiquement des actes de harcèlement venant de sa hiérarchie directe. Dans un enregistrement audio partagé sur les réseaux sociaux, la jeune femme de 39 ans racontait son calvaire. Elle y évoquait pressions, menaces, humiliations, mais aussi rejet de ses documents médicaux.
Refus des avances sexuelles
Selon des témoignages, tout commence après avoir refusé des avances sexuelles formulées par son directeur. Ce dernier lui aurait demandé d’entretenir des relations un responsable hiérarchique en visite dans son établissement. À l’époque, l’enseignante était enceinte. Après son refus, elle déclare avoir subi des représailles. Ses congés médicaux sont contestés, ses dossiers rejetés, son accouchement remis en cause. Depuis lors, l’institutrice recevait des menaces par personnes interposées.
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Dans l’audio relayé par nos confrères d’Equinoxe Tv, l’enseignante confie se sentir abandonnée et dit ne plus pouvoir acheter de médicaments car ses économies ayant été versées au ministère. « Je ne peux pas vivre autant de persécutions, les messages, les menaces. il dit qu’il va m’enlever de la fonction publique. Il dit qu’il va payer les gens pour étouffer mon dossier. Je ne peux pas parler à certaines personnes parce que dès que je me confie, c’est la moquerie. J’ai dit mieux je meurs, mais quand je pense à mes enfants, je vais les laisser à qui ? Me voici malade, je suis incapable d’acheter un médicament, toutes mes économies que j’avais, j’ai déposé au ministère, mais les gens s’acharnent, ils disent qu’ils vont me détruire ».
Le directeur de l’école est cité
Après son décès, l’affaire a été rendue publique par des lanceurs d’alerte et relayée par le Syndicat national des enseignants du Cameroun (Synecam) et les médias. Le directeur de l’école est cité à plusieurs reprises dans les témoignages. Le conseiller pédagogique et le délégué départemental sont également mis en cause.
Pour le moment, le Synecam réclame l’ouverture d’une enquête. Et exige que toute la lumière soit faite sur les circonstances ayant entouré cette affaire. Il réclame des mesures pour protéger les enseignants contre toute forme de harcèlement.
Ngo Mbog Marie laisse derrière elle cinq enfants, dont un nourrisson de 16 mois.