Innocent Sielahe est le Coordinateur de Dynamique Handi, le réseau des organisations dynamiques pour le bien-être des personnes handicapées.
Pourquoi avoir choisi cette période ?
Nous avons choisi cette période parce qu’il y a une lettre circulaire qui permet le placement et l’exonération des faits scolaires aux élèves handicapés ou nés de parents handicapés. Le délai de dépôt de ce dossier est fixé au 30 juillet 2024 en ce qui concerne les établissements du département du Wouri.
Ces dossiers sont déposés dans les centres sociaux, raison pour laquelle nous avons organisé notre causerie éducative à deux semaines de la courbure du dépôt de ce dossier. Et nous avons continué à faire la sensibilisation porte-à-porte dans les réseaux sociaux et dans les médias.
La population doit donc savoir que si l’enfant est handicapé ou si c’est le parent qui est handicapé et que l’enfant est dans un collège privé, il peut aller dans un collège officiel, dans un lycée à travers tout simplement le dépôt de dossier dans le délai dans les centres sociaux.
Enjeux de l’éducation de la personne handicapée.
Le taux de scolarisation des élèves handicapés dans notre pays est préoccupant. Les frais de scolarité sont élevés et inaccessibles pour tout le monde et de nombreuses familles.
L’accès aux enseignements des déficients visuels, auditifs et intellectuels n’est pas du tout facile.
Du coup, ils sont piégés dans un cycle de pauvreté et de la marginalisation, avec peu d’opportunités d’emploi futures. L’inaccessibilité dans le système éducatif exacerbe les inégalités sociales. Les enjeux sont triples.
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La cohésion sociale, le développement du pays et l’épanouissement individuel de ses enfants. Il est donc impératif de relever ces défis pour garantir une éducation inclusive et équitable pour tous.
On est là dans le cadre d’une éducation inclusive. Le Cameroun est-il outillé pour former tout type de handicapés ?
L’éducation inclusive peut améliorer la réussite scolaire des enfants, renforcer le développement social et favoriser l’acceptation de l’autre. Elle nécessite l’accessibilité de tous à l’éducation et la collaboration entre les acteurs de l’éducation.
Les obstacles sont nombreux. Il y a manque de ressources, préjugés négatifs, inaccessibilité des infrastructures, manque de personnel formé aux besoins d’apprentissage. Non, le Cameroun n’est pas outillé pour une inclusion de tout type de handicap.
Est-ce que vous disposez de quelques statistiques pouvant encourager les parents à envoyer leurs enfants devant avec un handicap d’aller à l’école ?
Les personnes handicapées représentent 15% de la population. Et selon le ministère des Affaires sociales, 90% de ces enfants sont sous-scolarisés et 2% seulement sont scolarisés. Nous ne pouvons pas fabriquer des statistiques pour persuader les parents.
Toutefois, nous pouvons donner les exemples des figures, des personnes handicapées qui ont réussi dans leur vie. Notamment le seul président américain qui a fait trois mandats était Roosevelt et c’était un handicapé.
Nous avons eu un recteur handicapé à l’université de Douala, le Pr Ngando Mpondo. Nous avons les promoteurs de médias qui sont handicapés, des journalistes, des chanteurs. Et également, lors du recrutement de 25 000 jeunes, on a recruté près de 405 jeunes diplômés handicapés.
Vous voulez aboutir à quoi concrètement ?
Handi Education a trois objectifs : Contribuer à l’accès à l’éducation des enfants handicapés ou nés de parents handicapés. – Promouvoir le droit à l’éducation, quel que soit le type de handicap – Fournir aux apprenants handicapés ou nés de parents handicapés du matériel didactique adapté et les fondus scolaires nécessaires.
Propos recueillis par Alphonse Jènè Aucune étiquette pour cette publication.