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A Kiev, une nouvelle nuit d’attaques russes passée à se réfugier dans le métro

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Lors des précédentes attaques russes visant Kiev depuis 2022, Maria Breston avait pris l’habitude de quitter sa chambre pour se réfugier dans le couloir. Mais c’est désormais dans le métro de la capitale ukrainienne qu’elle descend pour se protéger des missiles et des drones explosifs.

« Ce n’était pas comme ça avant, pas du tout. Il y avait des attaques peut-être une fois par mois. Maintenant, (les Russes) ne nous laissent plus tranquille… Je m’y suis un peu habituée, mais je préfère aller dans le métro », dit cette jeune femme de 19 ans, qui s’est installée sur son tapis de yoga.

L’intensification des attaques russes contraint les habitants de Kiev à un choix cornélien : se réfugier dans des abris anti-bombes inconfortables pour passer la nuit en sécurité, ou bien rester au fond du lit en espérant que les attaques épargneront leur domicile.

Depuis le sous-sol du métro, Maria Breston n’a pas entendu les explosions qui ont retenti toute la nuit, lorsque la Russie a lancé sa plus importante attaque de drones contre l’Ukraine, selon l’armée de l’air, avec 539 engins et une dizaine de missiles.

L’attaque a eu lieu quelques heures après un nouvel appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine qui n’a, une nouvelle fois, pas permis une percée en vue d’un règlement du de l’invasion russe de février 2022.

– « La vie se fige » –

Les explosions entendues hantent Ioulia Golovnina, depuis une attaque l’année dernière contre l’hôpital pédiatrique Okhmatdyt, tout près de chez elle.

« Vous arrêtez de respirer. Pendant un certain temps, la vie autour se fige. Et vous ne savez pas ce qui va se passer après l’explosion », raconte cette femme de 47 ans.

Elle continue: « Y aura-t-il une autre (explosion) ? Et si quelque chose s’effondrait sur vous ? Y aura-t-il de la fumée, un incendie ? Pendant quelques secondes, vous retenez votre souffle et attendez de voir ce qui va se passer », explique-t-elle.

Pour ne plus revivre cette angoisse, elle descend désormais régulièrement à la station de métro Universitetska, avec sa fille et sa voisine.

A leurs côtés, plus d’une centaine d’habitants de Kiev ont également installé des matelas sur le sol pour trouver un peu de confort. D’autres se sont assis sur des chaises pliantes et sur les bancs en pierre de la station.

Certains arrivent à s’assoupir brièvement, ronflant légèrement, le bruit des escalators en arrière-plan.

– Plus à l’aise sous terre –

Un homme, visiblement un jeune professeur, corrige lui des copies qu’il a pris avec lui en pleine nuit. Une fois son travail terminé, il s’allonge sur un matelas et serre sa compagne dans ses bras.

Une scène devenue familière pour Ioulia Golovnina lorsqu’elle passe la nuit sous terre: « C’est pratique et réconfortant lorsqu’il y a des gens que vous connaissez autour de vous », dit-elle.

Elle jette un sac de couchage à Anna Khmiguelska, une compagne d’infortune qui passe, elle aussi, de plus en plus ses nuits dans le métro, face aux menaces quotidiennes de bombardements russes.

« Il y a toujours quelqu’un qui peut aider, psychologiquement et matériellement. Une couverture, une veste chaude… », dit Anna. Avant de glisser un petit conseil: « Il faut aussi absolument prendre ses écouteurs pour le métro: il peut y avoir beaucoup de bruit ici ».

Mais même sous terre, la réalité de la vie extérieure reste présente. Sur son téléphone, Maria Breston fait défiler la carte du pays actualisée en temps réel qui indique dans quelle direction les missiles russes se dirigent.

« Peut-être que je m’endormirai un peu plus tard. Mais je me sens plus à l’aise ici que chez moi ».

Source : Agence France-Presse

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