Ce projet qui vise entre autre à augmenter considérablement les capacités actuelles du port autonome de Douala suscite peur et inquiétude.
Le port autonome de Douala est important pour la sous-région car il représente 95% des échanges dans la zone des pays de la communauté économique de l’Afrique centrale (Cemac), d’après les chiffres de l’institut national de la statistique.
Son apport annuel s’évaluerait à 1.365 milliards de Fcfa soit plus de $ 220.16 millions entre 2016 et 2020, selon les chiffres du gouvernement. Ces chiffres de l’activité du port autonome expliqueraient en partie son extension au détriment de l’environnement en particulier composé des forêts et aussi des frayères pour la reproduction des espèces halieutiques.
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Ce projet d’aménagement d’un pôle d’activités industrielles et logistiques à Dibamba qui va augmenter considérablement les capacités actuelles du port ; et changer durablement l’image de la ville de Douala inquiète et crée la controverse. Aussi suscite-t-il peur et inquiétude chez les personnes expropriées. Bien plus, « la fameuse indemnisation » que brandissent les autorités ne satisfait pas les victimes de cette expropriation foncière de près de 500 hectares.
Lesquelles ne cachent pas leur désarroi. « Nous avons respecté la procédure puisque nous avons procédé à des vérifications avant de les acquérir. Moi je représente une diaspora active et ces enfants m’ont fait confiance, avec leur premier salaire pour certains pour aller investir au pays. Je porte la charge et la responsabilité pour certains. D’autres ont consulté des cabinets pour les travaux. Ils ont perdu de l’argent pour les remblaies et autres. Le sous-préfet dit qu’on va indemniser. Moi je crois que c’est de la blague parce qu’on ne saurait évaluer ce que les enfants ont déjà fait ici depuis plus de cinq ans aujourd’hui », se plaint Mbella Elouna.
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Cet investisseur à Missole 1 dans l’arrondissement Dibamba plaide pour une compréhension en profondeur des préoccupations des victimes de l’expropriation : « c’est embarrassant, c’est la consternation, c’est une jeunesse active qui sera une fois de plus découragée de venir investir au pays. Nous demandons à l’Etat de faire une évaluation juste au vu et au regard des preuves que nous avons pour certains. Quand on parle de prix officiel moi je dis que c’est un prix qu’on va nous apporter parce qu’il n’y a jamais eu de prix officiel, à moins qu’il soit caché. La question que tout le monde me pose c’est qu’on va indemniser mais à quel prix ?» Fulmine-t-il. Aucune étiquette pour cette publication.