A l’origine la vente de près de trois hectares à Bwadibo à un opérateur économique bien connu pour un montant de 350 millions de Francs.
Bwadibo est une localité située dans le département du Moungo, région du Littoral. Ce village est au cœur d’un scandale foncier. Deux des cinq familles régnantes de cette communauté villageoise accusent Elongo Kingué Samuel, chef traditionnel de 3 e degré d’avoir bradé le patrimoine foncier à eux rétrocédé récemment par l’Etat du Cameroun.
Lequel devrait, selon des sources dignes de foi, être équitablement réparti aux différentes familles régnantes. Selon le reçu de versement dont nous avons reçu copie, il y est écrit qu’« agissant pour le compte de la communauté villageoise de Bwadibo, Elongo Kingué Samuel, chef traditionnel de 3 e degré reconnait avoir reçu ce jour de monsieur Mbafe Konkou Albert, commerçant demeurant à Douala agissant pour le compte de la société de transformation des bus Mickel Sotrabus Sa, la somme de trois cent cinquante millions de Francs Cfa.
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Cette somme représente l’acompte du produit de la vente convenue et arrêtée ce jour d’une parcelle de terrain rurale non bâti à Dibombari au lieudit Bomon Gare, d’une superficie de trois hectares (03 ha, mètres carrés à prélever de l’immeuble plus grand objet du titre foncier numéro 15795 du département du Moungo . Le solde soit la somme de 100 millions Fcfa sera versé de la manière suivante ; dix millions au plus tard à la date du 30 de chaque mois à compter du mois de novembre 2023 jusqu’au 30 Août 2024 ».
Il faut souligner que ladite vente s’est faite en présence de sieur Mambo David, Kingué Tokoto Modi Koko Bernard Moise Roudoph Philibert et de sieur Ndoumbé Tocko Thomas, tous étant des représentants de trois familles régnantes du village Bwadibo. Mais qu’est ce qui fait donc problème ? Pourquoi ces accusations portées contre le chef du village ? Qui sont ceux qui se plaignent et pourquoi ? Autant d’interrogations et pas des moindres auxquelles il convient d’y apporter des réponses.
Des chefs de famille désabusés
Les enquêtes du Messager relèvent que sur les cinq familles régnantes qui composent la communauté villageoise de Bwadibo, seules trois ont apposé leur estampille sur le certificat de vente dudit espace aujourd’hui objet de toutes les dissensions. Et pourquoi ?« Nous n’avons pas été conviés à cette vente qui s’apparente à une braderie et que nous dénonçons aujourd’hui. Le chef et certains qui lui sont fidèles se sont assis et ont convenu unilatéralement de la vente de cette espace qui en réalité ne lui appartient nullement.
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C’est le patrimoine de tout un village qui est bradé de la sorte par quelqu’un qui veut tout pour lui et rien pour le village », fulmine l’un des chefs de famille désabusé. Et de poursuivre : « il n’est dit nulle part que cette terre appartient au chef du village. Elle avait été rétrocédée par l’Etat non pas pour être vendue mais pour qu’elle soit équitablement répartie aux différentes familles. Ce qui se passe en ce moment ici à Bwadibo est scandaleux ». Faux, rétorque l’incriminé.
Contacté, sa majesté Elongo Kingué Samuel nous a orienté vers l’un de ses notables en la personne de sieur Kingué Tokoto Modi Koko Bernard Moise Roudoph Philibert, chef de l’une des familles régnantes et signataire de la vente querellée. « Vos informateurs sont de mauvaise foi. Ils ne vous disent pas la vérité et font du dilatoire. Il y a autre chose qui se cache derrière cette cabale. Les enjeux sont ailleurs vu le contexte politique qui prévaut en ce moment. Ces chefs de famille ont été contactés mais ont préféré ne pas répondre favorablement à cet appel. On les invite à la table du dialogue et ils ne viennent pas. On ne peut pas aplanir nos divergences s’ils brillent par leur absence. Je tiens à vous dire qu’avec l’argent issu de cette vente, des grands travaux ont été engagés pour développer le village. L’église EEC centenaire est en pleine construction, nous avons acheté un espace pour la construction de la case communautaire qui permettra d’engranger des ressources pour le développement du village », nous confie-t-il.
Non sans insister sur le fait que « le chef n’a pas touché un seul kopeck de cet argent qui a été mis dans un compte pour une utilisation efficiente. A la fin des travaux, nous allons repartir la somme restante à chaque famille régnante ».
Alors que nous allions sous presse hier, toutes nos tentatives à l’effet de contacter l’acheteur se sont soldées par un échec.
A Bwadibo, les querelles foncières sont d’actualité. Selon nos sources, l’affaire a été portée devant la justice et les autorités compétentes. Nous y reviendrons.