Ce samedi 28 juin 2025, au Palais des Congrès de Yaoundé, Bello Bouba Maïgari a officialisé sa candidature à la Présidentielle d’octobre prochain, devant les cadres de son parti Undp.
C’est désormais clair, le Grand Nord prend ses distances avec le pouvoir. Après Issa Tchiroma, c’est au tour de Bello Bouba Maïgari de tourner le dos au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Malgré les rumeurs qui courent depuis quelques jours, l’annonce de sa candidature a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Mais ce n’est pas tout. Il a également annoncé la rupture avec le parti au pouvoir, son allié de longue date. Une décision qui redessine le paysage politique, notamment dans la partie septentrionale du pays, une zone stratégique.
« Le moment est venu d’agir », a lancé Bello Bouba sous les applaudissements des membres de son parti. Une phrase lourde de sens pour un homme resté fidèle au régime pendant plus de deux décennies. Une déclaration qui marque la fin d’une longue coopération avec le régime de Paul Biya. Bello Bouba dit vouloir œuvrer pour l’intérêt du peuple camerounais. Après la candidature de l’ancien ministre de l’Emploi, Issa Tchiroma Bakary le 25 juin dernier, c’est donc un deuxième poids lourd de la région du Nord qui claque la porte. Le départ de l’Undp, après celui du Fsnc, affaiblit sérieusement la majorité présidentielle. À quatre mois du scrutin, le Rdpc perd deux soutiens stratégiques dans une région cruciale.
Présidentielle 2025 : Issa Tchiroma Bakary entre dans l’arène
Bello Bouba reste ministre du Tourisme et des Loisirs
Toutefois, Bello Bouba n’a pas annoncé sa démission du gouvernement et reste ministre d’Etat, ministre du Tourisme et des Loisirs. Agé de 77 ans, l’homme connaît bien les rouages du pouvoir. Ancien Premier ministre, il est présent sur la scène politique depuis les années 80. En 1990, il crée l’Union nationale pour la démocratie et le progrès, après un long exil en France. L’originaire de la Bénoué connaît bien le système de l’intérieur. Mais il semble désormais décidé à le défier de l’extérieur car aujourd’hui, il veut incarner l’alternance.
Sa décision ravive les spéculations sur une recomposition des forces politiques. Qui soutiendra qui ? Quels nouveaux blocs vont émerger ? Une chose est sûre, la campagne électorale s’annonce animée et le Grand Nord, longtemps bastion du pouvoir, pourrait bien basculer.