En raison de dépenses non justifiées par l’État, l’institution financière
Selon Lurgentiste.com, pour le cycle 2023-2025, le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme (FM) a revu à la baisse le montant alloué au Cameroun pour la lutte contre ces trois maladies. Il passe ainsi de 123,3 millions d’euros (80,94 milliards de FCFA) à 75,3 millions d’euros (49,47 milliards de FCFA). Soit une diminution de 29 % en valeur relative et de 48 millions d’euros (31,47 milliards de FCFA) en valeur monétaire. Les raisons de cette réduction de financement sont multiples. Tout d’abord, explique le site d’information, il y a le non-respect des engagements financiers de l’État en termes de contrepartie. En effet, pour la période 2021-2023, l’institution financière attendait du Cameroun 123,3 millions d’euros de cofinancements pour ces trois maladies. Selon IbrahimFaria, chef d’équipe régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le pays n’a versé que 28 % de ses engagements, soit 34,6 millions d’euros (environ 22,71 milliards de FCFA), ce qui n’a pas permis de « satisfaire aux exigences minimales ». A noter que le Cameroun n’a pas transmis les rapports de 2022 et 2023. De plus, le Fonds mondial reproche au ministère de la Santé publique (Minsanté) d’avoir effectué des dépenses indélicates lors du cycle précédent.
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L’un des cas les plus flagrants de ces dépenses concerne l’achat de congélateurs de seconde main pour lequel le Cameroun a déboursé environ 350 millions de FCFA. « Lors d’une vérification récente de 249 congélateurs de laboratoire achetés par l’UNOPS d’une valeur de 652 125,84 dollars US et distribués aux établissements de santé, il a été constaté que (i) les congélateurs distribués sur place étaient des congélateurs d’occasion d’une marque différente de celle que l’UNOPS prétend avoir achetés sur la base de la documentation mise à disposition ; (ii) sur les sites visités, 32 congélateurs sur 33 étaient non fonctionnels. Un seul congélateur fonctionnel a été réparé par la direction du site avant d’être utilisé ; (iii) il a également été signalé le non-respect des obligations contractuelles concernant la livraison, l’installation et la formation du personnel sur les équipements de santé achetés », dénonce le rapport du FM (Cf. page 5).
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D’après ce bailleur, le Cameroun doit rembourser les fonds injectés dans ces dépenses douteuses. Aussi exige-t-il les rapports de financement des années 2022 et 2023. C’est ce qui permettra de savoir qui a donné combien (FM, gouvernement, bailleurs bilatéraux ou multilatéraux) pour la lutte contre ces maladies, et à quoi cet argent a servi.