D’intenses combats opposent les forces de Kinshasa au groupe armé M23 soutenu par Kigali dans l’Est de la République démocratique du Congo, alors que la RDC et le Rwanda ont dit vendredi vouloir parvenir à un accord de paix, ont indiqué lundi à l’AFP des sources sécuritaires et locales.
L’Est de la RDC est en proie à des conflits depuis trente ans, et connait un regain de violences depuis 2021 avec la résurgence du groupe armé M23, qui s’est emparé de vastes pans de territoire et des grandes villes de Goma et Bukavu au terme d’une offensive éclair en janvier et février.
Vendredi à Washington, le Rwanda et la RDC ont convenu de « créer un avant-projet d’accord de paix » d’ici le 2 mai dans une déclaration signée aux côtés du secrétaire d’Etat américain Marco Rubio par les ministres des Affaires étrangères des deux pays.
Les deux pays voisins se sont aussi engagés à respecter leur souveraineté respective et à s’abstenir de soutenir des mouvements rebelles.
Mais les armes ne se sont pas tues dans la province orientale du Sud-Kivu, où la ligne de front s’est stabilisée depuis février dans la plaine de la Ruzizi, et dans les plateaux situés à l’ouest de cette plaine, dont les belligérants se disputent le contrôle.
– Kaziba en crise –
Depuis samedi, la localité de Kaziba, située à une trentaine de kilomètres au sud de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, est le théâtre de violents affrontements entre le M23 soutenu par des troupes rwandaises, et les forces armées congolaises (FARDC) appuyées par des militaires burundais et des milices locales, selon des sources locales et sécuritaires.
« À 70% la population a quitté Kaziba, les maisons sont vides », a affirmé à l’AFP un acteur de la société civile à Kaziba, sous couvert d’anonymat.
Conflit du M23 en RDC: au moins 9 morts, dont des enfants, dans un camp de déplacés
Des combats « intenses » opposent également le M23 à des miliciens pro-Kinshasa depuis lundi matin dans le territoire de Kalehe, situé dans le nord de la province du Sud-Kivu, selon des sources locales et sécuritaires.
« De fortes détonations et des tirs à l’arme lourde et légère » y ont provoqué d’importants déplacements de populations, selon un représentant de la société civile du territoire de Kalehe, joint par l’AFP.
Aucun bilan de ces combats n’a pu être établi à ce stade.
Plus d’une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont été signés puis violés dans l’Est de la RDC depuis fin 2021. Une myriade de groupes armés plus ou moins autonomes sont présents dans la région et sont parfois utilisés comme proxys par Kinshasa ou les pays voisins.
Source : Agence France-Presse