Selon la chaine française, un enregistrement audio de cinq minutes circule depuis le 16 mai 2025 sur les réseaux sociaux. Il imite une émission de Radio France Internationale (RFI) qui parle de la présidentielle 2025 au Cameroun.
D’après l’article rédigé et publié sur leur site officiel le 20 mai 2025, la chaine française explique le processus utilisé par les auteurs de ce fake news. Selon eux, dans cet extrait, une fausse journaliste prénommée « Evelyne » interroge un pseudo-présentateur. Tous deux débattent de la candidature de Maurice Kamto à la présidentielle de 2025 au Cameroun. Le ton se veut professionnel et le format imite fidèlement celui des chroniques politiques de RFI. Pourtant, rien n’est vrai. Ni les voix, ni les intervenants, ni le contenu, affirme RFI.
De ce fait, RFI dément formellement être à l’origine de cet enregistrement. Tout d’abord, aucun journaliste de la chaîne ne porte ce prénom, et aucun membre de la rédaction n’a participé à ce montage. En réalité, les voix ont été générées par intelligence artificielle. « Les voix que l’on entend ne correspondent à aucun journaliste de la chaîne », rassure RFI. Pire encore, l’audio cite une vidéo existante pour se donner un semblant de crédibilité. D’après la chaine, les créateurs ont repris mot pour mot l’argumentaire du professeur Moïse Timtchueng, spécialiste de droit public à l’université de Dschang.
Présidentielle 2025 : La candidature de Maurice Kamto fait débat
Plus de 200 000 vues
Entre-temps, la fausse chronique a été massivement relayée. Sur Facebook par exemple, plus de 40 publications cumulent 200 000 vues. On la retrouve aussi sur TikTok, WhatsApp et X. Pour RFI, l’objectif de cette désinformation est clair. Celui de semer le doute à l’approche de la présidentielle au Cameroun où la candidature de Maurice Kamto, leader du MRC, fait largement débat.
Cependant, la chaine d’informations reconnait que de nombreux internautes attentifs ont flairé la supercherie. « Si le ton veut faire croire à l’enregistrement d’un débat, le dialogue est haché, et l’enregistrement dissimule difficilement les coupes réalisées au montage. » Ce n’est pas la première fois que RFI est visée. D’autres deepfakes ont déjà tenté d’usurper son identité. Face à ces manipulations, la rédaction rappelle une règle simple : « Le meilleur moyen de s’assurer de l’authenticité d’un contenu attribué à RFI est de consulter directement notre site internet ou nos réseaux sociaux officiels. Si l’audio ou l’article en question n’y figure pas, alors c’est un faux », conclut la chaine.