Vendredi, Moody’s a abaissé d’un cran la note de la dette sénégalaise à long terme, passant de « B3 » à « Caa1 ». Elle l’a assortie d’une perspective négative, signalant une possible nouvelle dégradation dans les six mois.
Moody’s a abaissé une nouvelle fois la note du Sénégal. C’est la deuxième dégradation depuis janvier, après une chute de deux crans en février.
L’agence justifie cette décision par « l’augmentation des risques concernant la trajectoire d’endettement et des liquidités disponibles depuis notre précédente évaluation ».
L’endettement élevé du Sénégal freine considérablement l’ajustement budgétaire. Faute de progrès tangibles dans les négociations avec le FMI, le gouvernement est contraint de se tourner vers le marché financier régional. Or, ce recours s’avère plus coûteux, tant en taux d’intérêt qu’en conditions d’accès.
En conséquence, les risques de pénurie de liquidités s’intensifient, tandis que la capacité d’endettement du pays se détériore. Par ailleurs, cette dynamique fragilise non seulement la stabilité budgétaire, mais compromet également, à moyen terme, la crédibilité financière du Sénégal. Dès lors, la marge de manœuvre du gouvernement se réduit, rendant plus urgente une solution durable.
– Crise budgétaire et bras de fer avec le FMI –
La situation économique de Dakar inquiète. Le Sénégal fait face à une pression budgétaire croissante : le déficit atteint 14 %, et la dette publique franchit le seuil critique de 119 % du PIB. Ces chiffres traduisent une pression financière croissante.
Arrivées au pouvoir en 2024, les nouvelles autorités dénoncent une dissimulation des données économiques par l’ancien gouvernement Macky Sall. Elles pointent des écarts sur la dette publique et le déficit budgétaire.
Le FMI suspend les décaissements. Il attend des réponses claires et des engagements fermes des nouvelles autorités. En effet, cette exigence s’inscrit dans une volonté claire : éviter que les dissimulations alléguées d’indicateurs ne se reproduisent.
Depuis, le FMI a bloqué les décaissements. Il exige des explications précises et des garanties solides. Son objectif : empêcher que la dissimulation présumée des indicateurs ne se reproduise.
Au début du mois, Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, a donné un signal positif. Elle a reconnu les efforts de transparence du gouvernement sénégalais et salué sa demande formelle pour un nouveau programme d’aide.
Les négociations sont attendues cette semaine, à Washington, lors des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale. Elles débutent mardi et pourraient marquer un tournant.
Source: Agence France-Presse
















