Le Hezbollah libanais a lancé mercredi une pluie de roquettes sur le nord d’Israël et promis d’intensifier ses attaques pour venger la mort d’un haut commandant militaire tué la veille dans une frappe ciblée israélienne sur le sud du Liban.
Taleb Sami Abdallah est « le plus important commandant du Hezbollah à être tué depuis le début de la guerre » entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza il y a plus de huit mois, selon une source militaire libanaise.
Disant soutenir le Hamas, son allié, le Hezbollah échange quasi-quotidiennement des tirs avec l’armée israélienne à la frontière israélo-libanaise depuis le début du conflit à Gaza déclenché par une attaque sanglante sans précédent du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.
Mercredi, l’armée israélienne a indiqué qu’environ 160 projectiles avaient été tirés du Liban sur Israël, en barrages successifs, sans faire de victimes d’après les premières informations des autorités sur place.
Une nouvelle salve d’environ dix projectiles s’en est suivie, a ajouté l’armée, précisant avoir riposté par des frappes contre plusieurs sites dans le sud du Liban.
Le Hezbollah a de son côté affirmé avoir mené plus de dix attaques contres les forces israéliennes, dont certaines avec des drones.
Il a affirmé avoir tiré « des dizaines de roquettes Katioucha » sur des positions militaires israéliennes et touché « une usine militaire » à l’aide de missiles guidés « en réponse à l’assassinat » de Taleb Sami Abdallah.
Ce dernier a été tué avec trois autres combattants du Hezbollah dans une frappe mardi soir sur une maison dans le village de Jouaiyya, dans le sud du Liban, selon une source proche du Hezbollah.
L’armée israélienne a confirmé avoir mené « un raid aérien » pour éliminer Abdallah et trois autres combattants du Hezbollah, formation libanaise armée et financée l’Iran, ennemi juré d’Israël.
Elle a affirmé qu’Abdallah était « l’un des plus importants commandants du Hezbollah dans le sud du Liban » et qu’il avait « planifié et exécuté des attentats » anti-israéliens pendant des années.
– « Coup sévère » –
« Si le message de l’ennemi est de nous pousser à reculer (…), qu’il sache que nous allons accroître nos opérations en intensité, en puissance, en nombre et en qualité », a prévenu Hachem Safieddine, chef du comité exécutif du Hezbollah, lors des funérailles d’Abdallah dans la banlieue sud de Beyrouth, fief de la formation chiite.
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Des combattants en treillis, portant des bérets noirs, ont porté le cercueil, recouvert du drapeau du Hezbollah, au son d’une fanfare militaire.
En janvier, Wissam Tawil, un commandant de la force Al-Radwan, l’unité d’élite du Hezbollah, a été tué dans une opération imputée à Israël. Le Hezbollah a mis en ligne mercredi une photo le montrant aux côtés d’Abdallah.
« L’ennemi israélien a porté un coup sévère et douloureux à la Résistance islamique », a écrit le quotidien libanais Al-Akhbar, proche du Hezbollah, estimant que l’attaque contre Taleb Sami Abdallah « constituait une escalade dangereuse ».
– « Escalade contrôlée » –
Les échanges de tirs ont gagné en intensité entre le Hezbollah et Israël, après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé le 5 juin qu’Israël était « prêt pour une opération très intense » sur le front nord, à la frontière avec le Liban.
Mais l’analyste Amal Saad, experte du Hezbollah, estime qu’il s’agit d' »une escalade contrôlée. Le Hezbollah devient de plus en plus audacieux dans ses ripostes (…) mais cela ne veut en aucun cas dire que le Hezbollah veut la guerre ».
A Doha, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a estimé qu’un accord de cessez-le-feu à Gaza aurait un effet majeur sur la réduction des violences à la frontière israélo-libanaise.
Le Hezbollah répète qu’il arrêtera le combat lorsqu’un cessez-le-feu sera proclamé à Gaza.
Plus de huit mois de violences ont fait au moins 468 morts au Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur les données du mouvement chiite et des sources officielles libanaises.
Parmi eux figurent environ 90 civils et près de 307 combattants du Hezbollah, soit plus que les pertes du mouvement libanais lors de sa dernière guerre avec Israël en 2006.
Côté israélien, au moins 15 soldats et 11 civils ont été tués, selon les autorités.
Source: Agence France-Presse Aucune étiquette pour cette publication.
