L’insécurité reste galopante à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun. 14 individus interpellés, 02 machettes, 01 canif et 01 couteau saisis.
Le phénomène de microbe se déporte finalement dans la capitale politique. Yaoundé vient de connaitre de ce phénomène qui jusqu’à très récemment sévissait à Douala. Jeudi dernier en effet, des microbes qui ont sévi à Mokolo ont été interpellés. Plusieurs d’entre eux sont venus de Douala, selon le communiqué de la gendarmerie.
L’interpellation de 14 individus
Suite à l’invasion des malfrats communément appelés microbes jeudi dernier à Mokolo au lieu-dit Afrique du Sud. Les éléments du Groupement de Gendarmerie Territoriale du Mfoundi sont immédiatement descendus sur les lieux. Cette opération a abouti à l’interpellation de 14 individus dont certains, venant de Douala. Et la saisie de 02 machettes, 01 canif et 01 couteau.
Les suspects ont été placés en garde à vue au groupement. Au moment où nous allons sous presse, l’enquête ouverte se poursuit à la recherche d’autres membres du gang. La Gendarmerie nationale invite cependant les populations à ne pas céder à la panique. Et appeler le 113 en cas de détresse ou se rendre dans une Unité de Gendarmerie la plus proche.
Après avoir rétabli l’ordre suite à ces agressions qui ont eu lieu jeudi soir 05 juin 2025 au quartier Mokolo et ses environs à Yaoundé, le sous-préfet a expliqué à Équinoxe Radio et Télévision qu’il s’agissait d’agressions spontanées qui n’ont duré que 5 minutes. Il a en outre précisé que les forces de l’ordre ont rapidement repris le contrôle de la situation.
Le phénomène des « microbes » : un fléau qui va grandissant dans la ville de Douala
Délinquance juvénile
Le phénomène des « microbes » se réfère à un type de délinquance juvénile en Côte d’Ivoire. Où des enfants, souvent issus de milieux défavorisés, commettent des actes de violence. Et de criminalité pour subvenir à leurs besoins ou ceux de leurs familles. Ce terme est également utilisé au Cameroun pour désigner des groupes de jeunes impliqués dans des vols et agressions.
Selon Yebouet, Doyen de l’UFR Criminologie de l’Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan Côte d’Ivoire) depuis 2016. Le phénomène des microbes est une délinquance juvénile. Apparue dans la commune d’Abobo à Abidjan au lendemain de la crise post-électorale de 2011.
Il se traduit par l’agression de bande de mineurs sur tout individu se trouvant dans leur passage. Cette délinquance des adolescents âgés de 7 à 16 ans au départ du phénomène, se caractérise par l’âge des acteurs. La minorité, le mode opératoire, des actes d’agression en bande de jeunes.
D’où le thème de microbes parce que les acteurs sont tout petits et également la virulence de leur comportement. Et enfin les moyens utilisés qui se composent d’armes blanches et d’armes contondantes.
Comportements criminels décriés
Face à ces comportements criminels décriés, la police a créé une brigade spéciale de lutte contre ce phénomène. Qui comme une pieuvre, s’étend à d’autres communes de la capitale économique, notamment Yopougon.
Selon l’auteur de nombreuses contributions sur l’institution policière et les problèmes de sécurité contemporaine. L’absence de réactions rapides voire l’inefficacité de cette brigade anti-microbes, a conduit les populations à rechercher d’autres réponses. A leurs attentes à travers les acteurs informels de la sécurité (AIS) que sont les gros bras. Les grands frères du quartier…
Ceux-ci, dit l’expert, s’organisant en groupes d’auto-défense, constituent aujourd’hui des remparts rassurants. Pour les citoyens des quartiers traumatisés par le sentiment d’insécurité né de l’action de ces adolescents.
