La ville Douala depuis quelques années, est confrontée à un phénomène de plus en plus préoccupant: «les microbes». Il s’agit d’un groupe de jeunes délinquants majoritairement issus des quartiers pauvres, qui se déplacent armés de couteaux, de machettes dans les rues et quartiers de la capitale économique et sèment la terreur.
Origine du phénomène de « microbe » avant de se déporter au Cameroun
Cette criminalité juvénile est née dans la commune d’Abobo en côte d’Ivoire avant de s’exporter dans d’autres quartiers du pays. Depuis quelques années déjà, ces « microbes » ou jeunes délinquants font des émules dans les rue et quartiers de certaines villes camerounaises. Il a été rapporté que ces scènes de violences étaient initialement de simples querelles entre jeunes de quartiers différents, mais qu’elles ont rapidement évolué en expéditions punitives visant à venger une offense ou régler un différend.
Cette pratique, connue sous le nom de « retour », était particulièrement courante dans les rues de la capitale économique Douala. Les agresseurs se faisaient passer pour un groupe de coureurs afin de prendre leurs adversaires par surprise. Cependant depuis 2020, l’on apprend que des bandits ordinaires se sont joints à ces attaques, en adoptant le même mode opératoire que les « microbes ».
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Quelques cas spécifiques du phénomène dans la capitale économique
Le 9 Mars 2024 au quartier Ndogpassi à Douala, des jeunes personnes ont sauvagement attaqués une quinzaines de commerçants avec des armes blanches, semant la panique et le chaos. Ils ont poignardés sans pitié leurs victimes, laissant derrière eux des scènes de carnages et de bain de sang. En Juillet 2024, des habitants du quartier Newbell ont été leur cible. Ils ont agressé et blessé des personnes, détruit des espaces de vente, emportant des marchandises, des appareils électroniques en particulier des téléphones portables et des ordinateurs. Certains habitantes témoignent même avoir été traumatisées au passage de ces jeunes armés.
Le 20 Septembre dernier, ces bandits atypiques, en plus de voler et blessés gravement des personnes à leurs passages, ont mortellement poignardé à plusieurs coups un homme à Bali. Et selon des témoins interrogés par Radio Équinoxe, les assaillants avaient débuté leur attaque au niveau du carrefour de l’ancienne station Mobile Njoh Njoh vers 19h30, avant de se diriger vers la rue des manguiers où ils ont malheureusement tué cet homme avant de poursuivre leur chemin jusqu’au carrefour Anatole.
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Réponse des autorités face aux agressions des « microbes » dans la ville de Douala
Ces quelques événement tragiques suscitent une forte émotion et ont conduit les autorités à prendre des mesures, telles que l’interdiction des mototaxis entre 18h et 6h dans les quartiers touchés ainsi que la mise en place d’un comité de vigilance. Cependant, le récent événement du 20 septembre 2024 prouve que l’insécurité demeure un défi majeur à Douala. La police, qui arrive souvent sur les lieux après le départ des assaillants, est critiquée pour la lenteur et l’inefficacité de son intervention. Ces récentes vagues de violences pose des interrogations majeures sur la sécurité urbaine.
Les habitants de Bali et Bonapriso, des quartiers reconnus pour leur prestige, se sentent particulièrement exposés face à ces attaques téméraires. Les autorités locales et nationales sont désormais sous pression pour renforcer les dispositifs de sécurité et rétablir la confiance des citoyens.
Ainsi, pour mieux faire face à ce phénomène qui résiste aux stratégies des autorités administratives et sécuritaires de la ville, le gouverneur de la région du Littoral a annoncé une conférence ce mardi. Samuel Dieudonné Ivaha Diboua s’entretiendra d avec la presse sur les nouvelles mesures adoptées pour contrer l’avancée de la menace qui subsiste et devient récurent.