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Pr. Emile Mboudou : « l’infertilité est un problème social..»

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Le Pr. Emile Mboudou est le Directeur général de l’Hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de . Il s’est investi personnellement pour faire avancer ce projet. Un centre qui vient résoudre un problème de devenu majeur pour une bonne frange de la population. Jeunes et moins jeunes vivent les cas d’infertilité. L’Hôpital Gynéco-obstétrique fait donc un pas qualitatif pour rendre service à l’humanité toute entière.

L’hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala a opéré un geste technologique depuis le mois de juin l’année dernière. Désormais la procréation médicalement assistée. Est-ce à dire que c’est une complémentarité sur le marché de la procréation ou alors un marché ouvert à?

Merci de l’opportunité que vous me donnez de parler de la pratique de la procréation médicalement assistée à l’hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala Comme vous le savez, cet hôpital a été dédié à la santé de la mère et à l’enfant pour prodiguer des soins de pointe, pour limiter les évacuations à l’étranger.

Et c’est dans le cadre de notre activité que nous avons évolué pour migrer maintenant à la pratique de la procréation médicalement assistée. Comme vous le savez, l’infertilité est un problème social, et j’allais même dire sociétal, qui est très présent dans notre pays. Nous avons plusieurs pionniers qui ont commencé cette activité, notamment dans nos privés, et comme vous l’avez cité, un centre public au Chracerh à Yaoundé.

Vous savez que toute la population du Cameroun ne vit pas seulement à Yaoundé, et donc, sans être en concurrence, on est juste complémentaire des autres formations sanitaires. Et c’est naturellement que nous voulons déjà remercier notre tutelle, le ministre de la Santé publique, qui nous a permis d’acquérir les équipements, qui nous ont permis d’ouvrir un laboratoire qui a très fière allure aujourd’hui, et dont les résultats commencent à être positifs.

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 Vous avez le plateau technique, mais est-ce que vous avez le know-how nécessaire ? Est-ce que vos collaborateurs sont assez outillés pour cette pratique ?

Oui… Vous posez une très bonne question, parce que pour pratiquer ces techniques de pointe, il ne suffit pas d’avoir les outils, mais il faut avoir le personnel.

Et en prélude à cette activité, nous avons commencé d’abord par former nos équipes. Nous les avons envoyées en stage à l’étranger pour le volet gynécologique et pour le volet biologique. Mais la en biologie peut être longue et requiert de l’expertise beaucoup plus pointue encore.

C’est dans ce cadre-là que nous avons opté pour une collaboration de formation sur place, et nous avons eu la chance d’avoir un expert qui a pratiqué cette technique pendant 35 ans et qui est allé à la retraite, avec qui nous avons signé une convention qui va permettre non seulement de nous permettre de pratiquer, mais en même temps de former nos équipes, pour qu’à l’horizon de la fin de son contrat, nous ayons des équipes totalement opérationnelles. À ce jour, sur l’aspect gynécologique, les gynécologues sont très bien formés, mais c’est sur l’aspect biologique que nous sommes en train de parfaire la formation.

Vous avez la capacité d’accueillir combien de femmes par an?

Nous avons une très grande capacité, nous pouvons accueillir par session même une centaine de femmes, mais c’est quelque chose qui demande d’être méticuleux.

Il n’est pas question de faire du chiffre, mais il faut surtout pouvoir donner des soins de qualité à une population bien délimitée. C’est pour cela que, dans un premier temps, nous essayons de limiter le nombre de personnes, pour que nous puissions prendre de façon personnalisée les couples. Il faut les accompagner sur le plan psychologique, sur le plan technique, sur le plan médical, etc.

Donc, par session, pour le moment, nous limitons les patients pour nous permettre d’être plus efficaces.

Aviez-vous mis des mécanismes pour le suivi, parce qu’on dit généralement que ces enfants qui viennent sont beaucoup capricieux sur le plan sanitaire. Est-ce que l’hôpital a mis un mécanisme de suivi dès que l’ nait dans ces conditions-là?

 Ce qui arrive souvent, c’est que nous savons qu’il y a beaucoup de prématurés qui sortent de là. Mais nous avons capacité notre service de néonatalogie et de pédiatrie pour pouvoir accueillir ces enfants. Nous avons mis en même temps aussi, surtout pour les parents, une équipe psychologique qui les prépare avant et qui les suit. Et donc, tous nos patients sont suivis de façon personnalisée pour permettre à ce que nous puissions les accompagner.

Qu’est-ce qui peut motiver femme à venir à l’hôpital gynéco-obstétrique de Douala plutôt que d’aller ailleurs?

 C’est une très bonne question. Vous savez que nous sommes dans un pays où la couverture santé universelle est en train de se mettre en place, où la plupart des gens ont des assurances privées. Alors, les soins de santé relativement sont assez élevés pour la population camerounaise. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons mis l’accent sur ce centre, parce que les populations n’ont pas les moyens d’aller en privé.

Et c’est pour cela que, pour revenir sur le coût, la différence entre les autres centres est assez importante. Nous avons tenu compte de ça parce que l’hôpital n’a pas vocation de commerce. Et donc, la différence est, je peux le dire, presque d’un million de francs par rapport à ce qui se fait en privé. Et ceci, c’est tout simplement parce que nous sommes un établissement public où l’ de l’Etat a été fait et les patients paient juste les médicaments et le petit service qui a été fait.

Vos patients, seront-ils limités dans la de Douala ou bien ?

Je peux commencer par vous dire que nous avons des patients qui viennent du Tchad, de Centrafrique, du , de la Guinée Equatoriale. C’est pour vous dire que rien que cet aspect fait entrevoir la vaste étendue où nous pouvons recruter nos patients. Presque la moitié de nos patients d’aujourd’hui viennent d’autres villes. Très peu viennent de Douala. Donc ça voudrait dire que l’hôpital est à la disposition de toutes les populations. Nous ne limitons pas seulement à la ville de Douala.

Votre objectif c’est de vaincre l’infertilité. Est-ce que l’hôpital a les moyens pour le faire ?

En fait, l’objectif du médecin que nous sommes, c’est de limiter les conséquences de l’infertilité. Nous ne pouvons pas vaincre l’infertilité parce que biologiquement, l’infertilité contribue à l’équilibre de la population. Si tout le monde devait procréer, je pense que la population mondiale poserait un problème. Mais ça, c’est des choses qu’on peut dire comme ça sur le plan biologique. Mais en fait, ce que nous, on entend faire, c’est que les personnes qui ont des infertilités, qui peuvent être guéris par la santé, nous voulons leur donner la chance de pouvoir bénéficier de ces soins et de pouvoir avoir ce plaisir et cette joie d’avoir un enfant.

Jusqu’à quel âge peut-elle venir chez vous pour faire ces pratiques-là

Nous sommes alignés sur le texte. Il y a un texte qui régit la procréation médicalement assistée au Cameroun qui a été promulgué en 2023. Donc, nous nous cantonnons aux orientations de ce texte qui limite l’âge d’accès à la procréation médicalement assistée à 55 ans.

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Nous sommes dans un contexte où il y a la différence de , les différences religieuses et autres. Est-ce que vous pouvez rassurer les femmes qui vont vous écouter, qui vont vous lire de ce que cette pratique peut aider et qu’il n’y a pas de barrière à ériger?

Oui, il faut dire que l’impact de la religion sur la pratique médicale est réel. Et donc la procréation médicalement assistée pose aussi un problème en relation avec la religion. Et c’est pour cela qu’il y a certaines religions qui l’acceptent, il y a d’autres qui la refusent. Nous essayons d’accompagner les uns et les autres en fonction de leurs croyances religieuses sur les différents types de pratiques.

Il y a des pratiques qui sont acceptées en partie, il y a d’autres qui sont refusées en totalité. Et nous laissons le choix aux différents couples qui nous approchent. Nous prenons le temps de leur expliquer et nous leur apportons l’information parce qu’il y a une éthique dans ce que nous faisons.

Parfois, certains d’entre nous ne le savent pas, mais nous leur donnons l’information pour leur dire que c’est à eux de choisir. Si vous êtes musulman, si vous êtes catholique, si vous êtes d’autres obédiences, protestant,  voilà ce que votre religion vous dit par rapport à ce que nous faisons.  Pour qu’après, il n’y ait pas de regrets et qu’ils aient un choix en fonction de leur niveau de croyance et de leur acceptation. Pour cela, nous sortons totalement de cette question.

Le premier bébé qui est né dans la procréation musulmane en 1998 s’appelait Tommy. Celui de HGOPED  nait quand et il va s’appeler comment ?

Il va naître dans quelques semaines. Je n’ai pas la date exacte mais vous serez informé. Vous serez encore invité. Echos Santé sera invité pour pouvoir assister à la naissance de ce bébé. Parce que nous savons quand est-ce que ça commence, nous ne savons pas toujours la fin. Ça peut être au début, ça peut être à la fin du mois de mai. Mais pour le nom, c’est un choix de la famille. On n’aime pas beaucoup le culte de la personnalité. Nous aimerions qu’ils donnent le nom de l’enfant qui certainement a été attendu depuis longtemps. Il y a beaucoup de gens derrière qui aimeraient bien avoir ce nom.

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