« On pense toujours que cela n’arrive qu’aux autres ». Des passagers exprimaient leur anxiété jeudi à l’aéroport londonien de Gatwick où aurait dû atterrir l’avion d’Air India qui s’est écrasé au décollage en Inde, et où un centre pour les familles des victimes a été mis en place.
Ce centre, dont la localisation exacte n’a pas été précisée par « respect pour les personnes concernées », est destiné à accueillir les proches des passagers du Boeing 787 Dreamliner qui s’est écrasé peu après son décollage de l’aéroport d’Ahmedabad dans le nord-ouest de l’Inde.
Il avait à son bord 242 personnes, dont 53 ressortissants du Royaume-Uni. L’un des passagers a survécu et selon des médias britanniques qui ont parlé à des proches, il s’agit d’un Britannique.
Le centre est destiné à offrir « information et soutien » aux proches, a précisé la direction de l’aéroport de Gatwick, au sud de Londres, où aurait dû atterrir l’avion à 18H25 (17H25 GMT).
Dès la fin de la matinée, des dizaines de journalistes du monde entier y ont convergé. Ils ont été regroupés à l’entrée du terminal nord, tenus à l’écart du terminal sud d’où opère la compagnie Air India et où auraient dû arriver les passagers du vol 171.
La compagnie, dont le comptoir d’enregistrement était désert, a annulé un vol qui devait partir en soirée à destination de Goa.
En milieu de journée, l’ambiance était semblable à celle des autres jours. Mais dans l’après-midi, de plus en plus d’employés de l’aéroport étaient visibles, intervenant notamment pour dissuader les journalistes d’interroger des passagers.
– « tellement triste » –
Eddy, un Londonien de retour de Croatie, est en train de regarder la vidéo du crash du 787 d’Air India sur son smartphone. « Nous avons voyagé sur le même type d’avion », confie-t-il à l’AFP.
« C’est tellement triste. Je me sens en sécurité quand je prend l’avion mais cela aurait pu être nous. C’est tellement triste », répète cet homme de 63 ans, qui ne veut pas donner son nom de famille.
Ce passager a reçu une alerte info sur son téléphone quelques minutes après l’atterrissage, raconte-t-il.
Beaucoup préfèrent ne pas s’exprimer sur ce drame, comme cette Britannique d’une vingtaine d’années, qui vient de s’enregistrer sur un vol vers la Turquie.
« Je ne veux pas en parler. Je suis nerveuse en avion. J’ai vu ce qui s’était passé mais je ne veux pas en parler », dit-elle.
Olivia Paulin, une chercheuse en sciences de 27 ans, s’apprête à décoller pour l’Ecosse. « C’est vraiment effrayant. Surtout parce que c’est une compagnie très connue avec des avions qu’on présume comme étant tout à fait sûrs », commente la jeune femme.
« Cela me rend plus nerveuse au moment de voyager. On ne peut pas contrôler ce sentiment. C’est absolument terrible. Il y avait tellement de gens à bord », s’émeut-elle.
« On pense toujours que cela n’arrive qu’aux autres. C’était effrayant de voir ça aux informations, surtout avant de se rendre à l’aéroport de Gatwick« , confie-t-elle.
Source : Agence France-Presse