Jeudi 24 avril 2025, en plein centre–ville de Yaoundé, un taximan a perdu la vie pendant son service, sous le regard impuissant des passants.
Les faits se sont déroulés à proximité de la cathédrale Notre-Dame des Victoires, sous un soleil de plomb en début d’après-midi. La victime, Nchare Ibrahim, 42 ans, avait garé son véhicule après avoir aperçu deux jeunes garçons connus dans la zone sous le nom de « Nanga Boko ». Selon des personnes ayant assisté à la scène, le taximan aurait eu une vive altercation avec eux. Cependant, la situation a rapidement dégénéré.
Un deal de faux bons de carburant
D’après ces témoins, un deal de faux bons de carburant aurait été engagé. L’échange tourne mal. Une dispute éclate. L’un des jeunes sort un mouchoir de sa poche et le plaque sur le visage d’Ibrahim. Quelques instants plus tard, ce dernier s’effondre sous les regards impuissants des passants. Il ne reprendra plus connaissance. Les témoins décrivent une scène rapide, confuse, et marquée par la panique. Les passants assistent à la scène, sans comprendre ce qu’il se passe. L’un des deux jeunes aurait arrêté quelques heures après. Tandis que l’autre est activement recherché.
Dans le rang des taximen, l’émotion est vive, la colère gronde. Un collègue témoigne : « Chaque jour, on vit ça. Agressions, vols, menaces en pleine journée. On n’est pas protégés ». Le syndicat des taxis du Cameroun, (Synchcam) décrie les méthodes d’agression. Pour son président Aboubakar Sidik: « Les agresseurs ont changé leur système. Avant, ils nous menaçaient avec des armes. Maintenant, ils utilisent des mouchoirs embaumés de drogue toxique pour nous tuer. Les autorités doivent trouver des solutions par rapport à cette situation ».
Sur place, la famille de la victime était en larmes. Ibrahim ne rentrera plus chez lui retrouver ses enfants et ses deux épouses. Pourtant, il était sorti comme chaque jour à la recherche de son gagne-pain. Malheureusement, son taxi ne rapportera plus de course, mais s’est transformé en cercueil. Son dernier voyage n’avait qu’une seule destination, le silence.
