Microsoft, qui fête ses 50 ans le 4 avril, a été façonné par quatre hommes, de l’informatique personnelle au cloud et à l’intelligence artificielle. Portraits.
– Bill Gates
Informaticien passionné et philanthrope acharné, c’est l’un des geeks les plus connus de la planète.
Né William Henri Gates III en 1955 à Seattle dans une famille bourgeoise, il crée ses premiers logiciels à 13 ans et fonde « Micro Soft » avant ses 20 ans, avec son ami Paul Allen, après deux ans à Harvard.
Leur système d’exploitation, MS-DOS, rebaptisé Windows, devient dominant dans le monde dans les années 1990.
Derrière son allure bonhomme se cache un dirigeant hyper exigeant, qui n’hésite pas à manœuvrer pour écarter la concurrence ou même diluer la participation de Paul Allen au capital.
En 2000, Bill Gates renonce à la direction générale, pour se consacrer à sa fondation avec sa femme Melinda, ex-ingénieure chez Microsoft et mère de leurs trois enfants.
L’organisation, alimentée par son immense fortune personnelle, investit dans les vaccins et l’agriculture dans les pays pauvres, et lutte contre le changement climatique.
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Avec son ami le richissime Warren Buffett, il décide de donner de son vivant la moitié de son patrimoine à des associations caritatives et convainc d’autres milliardaires américains d’en faire autant.
En 2020, il quitte le conseil d’administration de Microsoft – peu après que la firme ait reconnu l’existence d’une relation « intime » en 2000 entre le dirigeant et une employée.
L’année suivante, le couple Gates divorce. Melinda lui reproche notamment ses relations avec le financier américain Jeffrey Epstein, qui a exploité sexuellement des filles mineures.
Mais c’est son rôle dans les campagnes de vaccination qui a fait de lui une des cibles préférée des théories du complot. Il y est accusé de tout et n’importe quoi, y compris d’avoir développé un « café aux insectes », du « lait d’asticot » et de la « viande zombie ».
– Paul Allen
« L’informatique personnelle n’aurait jamais existé sans lui », déclare Bill Gates au sujet de Paul Allen en 2018, quand son ancien associé succombe à une récidive d’un cancer, à l’âge de 65 ans.
« Un grand mentor », témoigne Steve Ballmer, ex-patron de Microsoft. Ses actions ont « changé le monde », selon Satya Nadella, successeur de Ballmer.
Paul Allen était pourtant parti fâché en 1983, et avait plus tard accusé Gates et Ballmer d’avoir tenté de « l’arnaquer » alors qu’il se remettait de son premier cancer et songeait à son départ.
En 1986, il fonde Vulcan pour gérer ses différentes activités, notamment dans la culture, l’immobilier, le sport et la philanthropie.
Propriétaire des Seattle Seahawks (football américain) et des Portland Trail Blazers (basket-ball), il accumule aussi de nombreuses œuvres d’art, vendues pour un montant record en 2022.
– Steve Ballmer
Autre milliardaire amoureux des sports, Steve Ballmer restera dans l’histoire du groupe comme son patron le moins glorieux.
Originaire de Detroit, doué en mathématiques, il se lie d’amitié avec Bill Gates à Harvard.
Il rejoint Microsoft dès 1980, et est témoin au mariage de Bill et Melinda en 1994, mais reste dans l’ombre de son patron et ami jusqu’à ce qu’il lui succède en 2000.
Son style bouillonnant tranche avec celui du cofondateur. Ses collègues le voient haranguer les foules, chanter et danser dégoulinant de sueur.
Les anecdotes abondent : le jour où il s’est endommagé les cordes vocales en criant trop fort à propos de Windows. La fois où il aurait lancé une chaise sur un collaborateur qui partait chez Google.
Fin 2013, il fait ses adieux en larmes aux salariés de Microsoft.
Passionné, et considéré comme un très bon vendeur, il a néanmoins manqué le virage du mobile, conquis par Apple et Google.
Il a d’ailleurs reconnu peu avant son départ son regret d’avoir été « si concentrés sur (…) Windows que nous n’avons pas été capables de redéployer des talents vers un nouvel appareil appelé le téléphone ».
En 2014, à 58 ans, il réalise son rêve en rachetant les Los Angeles Clippers (basket-ball).
– Satya Nadella
Microsoft fait ensuite le choix d’un « insider » plutôt discret mais compétent.
Nommé directeur général en février 2014, Satya Nadella annonce en juillet un immense plan social (18.000 emplois, soit 14% des effectifs mondiaux).
Né en 1967 en Inde, il a d’abord étudié l’ingénierie électrique, puis l’informatique et la gestion d’entreprises aux Etats-Unis.
C’est un pur produit de Microsoft. Après un bref passage chez Sun Microsystems, il intègre le géant informatique en 1992 et passe par différents départements, du moteur de recherche Bing à la suite de bureautique Office et aux services aux entreprises.
Surtout, il contribue grandement au succès de Microsoft dans le cloud. Devenu numéro deux mondial du secteur derrière Amazon, le groupe dépend aujourd’hui en bonne partie des revenus liés à l’informatique à distance.
Récemment, il s’est illustré en prenant des paris payants dans l’intelligence artificielle, notamment les investissements massifs dans OpenAI, créateur de ChatGPT.
Amateur de cricket, il est co-propriétaire des Seattle Orcas.
Source: Agence France-Presse
