Comme à son habitude et ce depuis son accession à la magistrature suprême, le chef de l’Etat excelle dans l’art d’annoncer des éléphants blancs. Ces gros chantiers annoncés en grande pompe et qui ne sortent jamais de terre.
Pas plus tard que la semaine dernière, l’annonce de la construction d’une centrale hydroélectrique de 300 MW avait été pompeusement faite par les médias. Le projet s’appelle Minkouma hydo power project. « Le contrat y relatif a été signé vendredi à Yaoundé », nous dit-on. Comme d’ordinaire, les camerounais ont appris que deux entités ont paraphé le protocole d’accord : d’un côté, le Gouvernement de la République du Cameroun, représenté par le Ministre de l’Eau et de l’Énergie et de l’autre, la Société Cameroon Hydro-Development (Cam Hydro), en charge de la réalisation de la centrale et représentée par son président directeur général.
C’était en présence du Ministre Délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, Paul Tassong, du 1er Vice-Président de l’assemblée nationale, Hilarion Etong, de l’Ambassadeur du Royaume des Pays-Bas au Cameroun Joris Juriens et de l’Ambassadeur Christopher John Lamora des États-Unis. Le protocole d’accord ainsi signé porte sur les études et le développement d’un aménagement hydroélectrique sur le site de Minkouma (Mbadjock) sur le fleuve Sanaga.
Le projet Minkouma vise à concevoir, financer, construire, exploiter et transférer une centrale hydroélectrique d’une capacité de 300 MW. Ladite centrale sera située sur la Sanaga, au niveau du village Minkouma dans l’arrondissement de Mbandjock, Département de la Haute Sanaga, Région du Centre. Pour nombre de leaders politiques rencontrés, Il ne s’agit nullement de permettre au Cameroun de réaliser son objectif majeur de la SND30 à savoir atteindre 5000 MW de puissance installée à l’horizon 2030 notamment, comme nous fait croire le gouvernement.
« Ses effets ne seront pas autant bénéfiques au grand sud qu’au grand nord, car pour ce dernier, le projet Minkouma n’arrivera pas à assurer l’approvisionnement en livrant de l’énergie au poste d’interconnexion Nord Sud à Ntui. Dans la même veine, il ne pourra pas assurer une alimentation électrique de bon niveau au vaste bassin agricole situé dans les départements de la Haute Sanaga et du Mbam et Kim », affirment les experts. Qui jugent trop élevé le coût total du projet qui s’élève à 773 millions Euro, autour de 500 milliards de francs CFA, y compris les lignes et pistes de transport, à financer à 30% sur fonds propres et à 70% sur emprunts locaux et internationaux.
Blaise Pascal Dassie
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