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Iran-Israël: le pari réussi de Trump (pour le moment)

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Il l’a lui-même baptisée « Guerre des 12 jours »: l’Histoire tranchera mais Donald Trump ne doute pas d’avoir mis fin aux hostilités entre Israël et l’Iran, du moins pour l’instant.

En annonçant lundi soir un cessez-le-feu surprise entre les deux ennemis, le président américain a fait preuve d’une indéniable habileté qui lui est bénéfique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des Etats-Unis, même si les risques d’escalade restent nombreux au Moyen-Orient.

Donald Trump, qui vante sa doctrine dite de « la paix par la force », a fait un pari risqué en décidant de bombarder l’Iran durant le weekend, allant à l’encontre de ses partisans les plus fervents et d’une communauté internationale inquiète des répercussions.

Mais il peut se prévaloir d’avoir fait rapidement accepter par les belligérants un cessez-le-feu qui semblait respecté mardi.

Il n’a pas mâché ses mots pour ce faire, se demandant ce que « foutaient » Israël et l’Iran. Il a sévèrement tancé son allié israélien, exigeant lors d’un appel au Premier ministre Benjamin Netanyahu que les avions israéliens fassent demi-tour.

– Sortie de crise –

L’annonce du président républicain, en pleine nuit au Moyen-Orient, est survenue juste après des tirs iraniens de missiles contre une base américaine au Qatar, dans ce qui semblait être une réponse chorégraphiée lors de laquelle les engins ont été abattus facilement.

Malgré l’attaque, Donald Trump a choisi de ne pas riposter à l’Iran.

Son succès est d’autant plus notable qu’il semble ainsi avoir évité une guerre prolongée au Moyen-Orient, un scénario qu’il disait lui-même craindre autant que ses partisans « MAGA« , farouchement opposés à l’interventionnisme américain.

« Pour l’instant, nous avons réussi à éviter une escalade ou une guerre régionale importante », souligne Jonathan Panikoff, qui dirige le programme Moyen-Orient du Atlantic Council, un cercle de réflexion.

« Evidemment, les choses pourraient changer. Mais pour l’instant, je pense qu’il s’agissait d’une sortie de crise que l’Iran souhaitait et dont il avait désespérément besoin, et qu’il n’a aucun intérêt à relancer ce conflit », selon lui.

De son côté, l’armée israélienne est mise à rude épreuve par les campagnes menées à Gaza, en Syrie et au Liban. La population israélienne a été confrontée aux attaques aériennes les plus longues et les plus meurtrières depuis des décennies.

– « Tout à fait faux » –

Le président américain s’affiche sûr de sa victoire, affirmant que l’Iran ne reconstruirait jamais ses installations nucléaires.

« Je crois que ça été complétement démoli », a-t-il dit à la presse avant de s’en prendre à des chaînes de télévision accusées de minimiser le succès des frappes.

Nombre d’experts s’interrogent cependant sur l’étendue de ce succès.

« Loin de neutraliser les capacités nucléaires de l’Iran, la guerre pourrait avoir poussé Téhéran à se doter d’armes secrètes dans le cadre d’une doctrine renforcée », relève Sina Toossi, du Centre de la politique internationale, à Washington.

« Pour qu’une trêve soit durable, elle doit être soutenue par un processus diplomatique crédible », qui reste à confirmer, ajoute-t-il.

Les Etats-Unis continueront-ils à insister, par exemple, sur l’enrichissement zéro de l’uranium par l’Iran?

Le président iranien Massoud Pezeshkiana s’est dit « prêt à résoudre les différends (…) à la table des négociations » mais fait valoir « ses droits légitimes » à un programme nucléaire civil.

– Prolifération nucléaire –

Selon l’armée israélienne, la guerre lancée par Israël le 13 juin a permis de retarder son programme nucléaire « de plusieurs années ».

Mais un rapport préliminaire confidentiel du renseignement américain, révélé par le New York Times et CNN, parle de quelques mois seulement.

La Maison Blanche s’est aussitôt attachée à dire qu’il était « tout à fait faux ».

Pour le groupe des Sages, qui regroupe des personnalités internationales de renom, les frappes israéliennes et américaines « ont sapé la diplomatie nucléaire et risquent d’alimenter une nouvelle vague de prolifération des armes nucléaires au Moyen-Orient et dans le monde », selon un communiqué.

Ils s’inquiètent également de la perte de contrôle des stocks d’uranium enrichi de l’Iran.

Brian Katulis, de l’Institut du Moyen-Orient, relève lui que Donald Trump est passé maître dans l’art de « l’embrouille ».

« Il s’agit d’opérations militaires tactiques combinées à une forte dose de communication stratégique qui embrouillent beaucoup de gens – y compris les Américains, mais surtout les acteurs mondiaux ».

Source : Agence France-Presse

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