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Temps de l’enfant: sieste en maternelle, écrans bannis la nuit… les préconisations d’une chercheuse en neuropsychologie

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Permettre aux petits qui en ont besoin de faire la sieste, sortir les écrans de la chambre des ados la nuit, mieux dormir pour consolider les apprentissages: trois préconisations de Stéphanie Mazza, chercheuse en neuropsychologie à l’université Lyon 1, alors que s’ouvre la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant.

Q : Qu’attendez-vous de la convention qui a démarré vendredi ?

R : J’aimerais qu’elle replace l’enfant et l’adolescent vis-à-vis de leurs besoins physiologiques. Par exemple en maternelle, il faut que tous les enfants puissent bénéficier d’un temps de sieste, quand ils en ont besoin, de la petite à la grande section. Tous les types d’écoles sont capables de mettre en place de manière adéquate la sieste quand ils sont correctement accompagnés, ce que nous faisons dans le cadre d’un projet de recherche un peu partout en France, à Lyon, à Dijon, à Paris. L’école, ça n’est pas juste des apprentissages, c’est aussi apprendre en harmonie avec ses besoins physiologiques.

Q: Quel rôle joue le sommeil dans les performances cognitives des enfants ?

R : Il a deux rôles, pour la maturation cérébrale et pour la disponibilité vis-à-vis des apprentissages. C’est en dormant que l’on continue à fabriquer notre cerveau, qui arrivera à maturation vers 20-25 ans. Plusieurs études montrent que le temps et la qualité du sommeil des enfants avant l’âge de 6 ans sont prédictives des performances, notamment langagières, donc de la qualité des apprentissages à venir, à 6 ans, puis à 12 ans. Aussi lorsque vous êtes en manque de sommeil, vous disposez de moins de capacités cognitives pour apprendre, vous somnolez, vous êtes fatigué. Le dernier rôle, on travaille dessus depuis une dizaine d’années: pendant le sommeil notre cerveau rejoue ce qui a été appris pour le consolider et le faire passer dans notre mémoire à long terme. Le sommeil est central dans le développement cognitif et les apprentissages.

Q : Vous avez co-construit avec des professeurs du primaire un programme d’éducation au sommeil pour les enfants. Comment fonctionne-t-il ?

R : Nous voulions donner aux enseignants les moyens de faire de la promotion du sommeil en classe. C’est une mallette de contenu pédagogique pour 8 séances de 45 minutes, réalisables du CP au CM2, où Mémé Tonpyj, vieille tortue un peu loufoque, explique aux enfants à quoi ça sert de dormir, ce qui se passe la nuit en termes d’hormones, de cicatrisation, de mémorisation… Nous avons montré que les élèves qui suivent ce programme dorment plus longtemps, parce qu’ils s’endorment plus vite et se réveillent moins la nuit. Ayant compris à quoi ça sert de dormir, ils arrivent plus sereins au moment du coucher et deviennent des « ambassadeurs du sommeil » dans leur famille. Ce programme gratuit, testé à Lyon et téléchargé plus de 60.000 fois sur www.memetonpyj.fr, est à disposition de toutes les écoles.

Q: Quelle prévention sur les écrans faire auprès des adolescents ?

R: Nous travaillons beaucoup avec les ados sur le fait de sortir les écrans de la chambre. Comme on se réveille toutes les 90 minutes de manière physiologique et que les ados ont une forte appétence pour les liens sociaux, ils ont tendance, pendant ces réveils intra-nocturnes, à vérifier s’ils n’ont pas reçu des notifications. Donc on travaille sur l’éloignement de l’objet la nuit, pour que ça ne vienne pas perturber le sommeil. Car quand on grandit, l’impact de l’écran sera d’autant plus important chez ceux qui ont déjà des fragilités, des difficultés pour dormir et qui, donc, pour s’occuper, vont prendre leurs écrans… et majorer leurs difficultés de sommeil.

Q: Des adolescents vont pouvoir s’exprimer à la convention. Que pourraient-ils dire ?

R: Je serai très intéressée par ce qu’ils vont dire. Nous accompagnons un établissement scolaire à Dijon qui a fait réfléchir des élèves de plusieurs classes à ce que pourraient être des modulations favorables de leur emploi du temps. Tous les groupes ont dit « commencer plus tard » et avoir une meilleure organisation du temps scolaire sur les jours d’école. Parce qu’ils se plaignent d’avoir souvent des creux dans la journée. Ils sont pleins de bon sens.

Source: Agence France-Presse

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