« Des assassins et terroristes »: Donald Trump a redoublé ses attaques contre les migrants vendredi, accusant sa rivale démocrate Kamala Harris de vouloir transformer les Etats-Unis en « camp de réfugiés », dans une campagne de plus en plus tendue pour la Maison Blanche.
« Les enfants américains sont à la merci de criminels barbares », a lancé le candidat républicain à la présidentielle américaine lors d’une conférence de presse depuis son complexe de golf, en banlieue de Los Angeles.
L’ancien président, qui a multiplié toute la semaine les diatribes, en partie mensongères, contre les migrants, a une nouvelle fois évoqué l’affirmation fallacieuse et raciste selon laquelle des haïtiens voleraient des chiens et des chats pour les manger dans la ville de Springfield.
« Nous allons organiser des expulsions massives » dans cette petite ville de l’Ohio, a promis le milliardaire républicain, feignant d’ignorer que nombre de ces migrants ont un permis de séjour.
– « Tiers-monde » –
Le septuagénaire a placé l’immigration, une préoccupation de premier rang des électeurs selon les sondages, au coeur de sa nouvelle candidature à la Maison Blanche.
Il promet en cas de victoire le 5 novembre de lutter contre l’immigration illégale à coups d’expulsions massives.
Durant sa conférence de presse, le candidat républicain a accusé, sans preuves, sa rivale de faire rentrer « certains des pires assassins et terroristes » illégalement par avion.
« Kamala va transformer l’Amérique en un camp de réfugiés du tiers-monde », a-t-il martelé lors d’une allocution décousue, avant un meeting de campagne dans le Nevada.
Autant de propos qui ont fait réagir le pape, de retour de sa tournée en Asie. François a renvoyé les deux candidats à la Maison Blanche dos-à-dos, estimant que Donald Trump, « qui rejette les migrants », et Kamala Harris, qui « tue des enfants » en défendant le droit à l’avortement, étaient tous les deux « contre la vie ».
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La candidate démocrate est elle vendredi dans le « swing state », l’Etat pivot, peut-être le plus crucial de la présidentielle: la Pennsylvanie, avec ses 19 grands électeurs.
La vice-présidente, qui a jusqu’ici donné un nombre très limité d’interviews, a accordé un entretien à une chaîne locale de cet Etat du nord-est du pays. Il doit être diffusé en début de soirée vendredi, avant un échange avec la présentatrice Oprah Winfrey le 19 septembre.
– Théorie complotiste –
La quinquagénaire n’a jusqu’ici pas rebondi sur ces propos de son rival. Lorsque Donald Trump avait évoqué la théorie complotiste sur les animaux domestiques lors de leur débat télévisé mardi, elle avait réagi en secouant la tête avec véhémence et en arborant un air mi-amusé mi-scandalisé.
Cette fille d’une mère indienne et d’un père jamaïcain, première femme vice-présidente des Etats-Unis, n’a jamais embrayé sur les attaques visant son identité depuis le début de sa campagne, menée de manière très méthodique et avec un positionnement résolument centriste.
Jeudi, la démocrate de 59 ans a déroulé son discours déjà bien rodé en Caroline du Nord, un autre Etat pivot du Sud historique américain, sur la façade Atlantique.
« Il est temps de tourner la page » Trump, a-t-elle martelé, en promettant de défendre la classe moyenne et le droit à l’avortement.
A nouveau, Kamala Harris, arrivée avec fracas dans la course après le retrait du président Joe Biden il y a moins de deux mois, a martelé que l’élection serait « très serrée » et qu’elle n’était « pas donnée favorite ».
La candidate, qui de l’avis général a dominé son adversaire lors du débat de mardi, ne pourra pas compter sur une nouvelle confrontation de ce type pour lui donner de l’élan: Donald Trump s’est en effet opposé jeudi à un match retour.
Dans une Amérique qui semble aujourd’hui irrémédiablement divisée sur le plan politique, les deux candidats sont au coude-à-coude dans les sondages.
Comme en 2016 et 2020 tout devrait donc se jouer sur quelques dizaines de milliers de voix d’électeurs indécis dans six ou sept Etats stratégiques, et ce quel que soit le total de voix à l’échelle du pays, puisque l’élection se déroule selon le principe du suffrage universel indirect.
Source: Agence France-Presse