Le soutien affiché du Pr Jean Calvin Aba’a Oyono à Maurice Kamto, lors d’un meeting à Paris, a provoqué sa mise à l’écart du Groupe de Douala. Cette décision signée par Anicet Ekane révèle les tensions profondes qui traversent l’opposition camerounaise, à quelques mois d’une présidentielle cruciale.
Le meeting du MRC, organisé le 31 mai à Paris, continue de secouer l’opposition camerounaise. En cause, la présence remarquée du professeur Jean Calvin Aba’a Oyono. Cet agrégé de droit public, enseignant à l’université de Yaoundé II, a publiquement affiché son soutien à Maurice Kamto. Mais cette prise de position n’a pas plu à tout le monde. Dès le lendemain, Anicet Ekane, autre figure de l’opposition, publie un communiqué tranchant. Selon lui, Aba’a Oyono s’est « auto-exclu » du Groupe de Douala en soutenant un candidat non encore désigné.
Désigner un candidat unique
Rappelons que le Groupe de Douala travaille, depuis plusieurs mois, à fédérer les forces d’opposition autour d’un candidat unique pour l’élection présidentielle de 2025. Le groupe affirme n’avoir encore validé aucun nom. Il continue les consultations. Le Groupe de Douala, né d’un rassemblement d’opposants et d’acteurs de la société civile, poursuit un objectif clair : désigner un candidat unique pour la présidentielle d’octobre 2025. À ce jour, aucune décision officielle n’a été prise.
Il y a un mois, le groupe de Douala annonçait avoir déjà rencontré cinq figures de l’opposition. Il s’agit de Maurice Kamto, Akere Muna, Joshua Osih, Cabral Libii et Patricia Tomaino Ndam. L’objectif est clair : bâtir un consensus autour d’une candidature unique. Pas question donc pour Anicet Ekane de tolérer une prise de position prématurée.
Riposte de Sam Mbaka
Cependant, la riposte n’a pas tardé. Le 2 juin, Cyril Sam Mbaka, membre influent du même groupe, a vivement contesté la sortie d’Ekane. Il refuse de cautionner le désaveu du Pr Aba’a Oyono. Mieux encore, il affirme rester fidèle à la dynamique de rassemblement lancée depuis plusieurs mois et selon lui porte déjà des fruits.
Cette querelle interne illustre les tensions croissantes au sein d’une opposition encore en quête d’unité. À quatre mois d’une élection cruciale, les divisions pourraient coûter cher. Pourtant, pour espérer peser face au pouvoir en place, l’union reste la condition sine qua non. Cependant, le compte à rebours pour octobre prochain est lancé.