Le 23 juin 2025, Guibai Gatama, membre du Comité exécutif de la Fécafoot, a déposé une plainte officielle contre Samuel Eto’o, président de l’institution. La plainte a été adressée à la Commission d’éthique de la Fédération.
Sont également mis en cause dans cette procédure Benoît Angbwa, ex-coordinateur général des sélections nationales. Et Blaise Djounang, ancien secrétaire général. Les trois hommes sont accusés de corruption, de détournement de fonds et de complicité de détournement. Conformément aux articles 21.2 et 27 du Code d’éthique de la Fécafoot.
Les faits remontent à octobre 2023. À l’occasion d’un match amical entre le Cameroun et la Russie, organisé à Moscou, la Fédération russe de football aurait versé la somme de 455 000 euros à la Fécafoot. Soit un peu plus de 298 millions de Fcfa. Or, selon les documents internes révélés ce mois de juin 2025, ce montant aurait été transféré non pas sur le compte bancaire officiel de la Fédération. Mais sur un compte personnel de Samuel Eto’o, ouvert à la Qatar National Bank.
Violation grave des règles de transparence
La plainte s’appuie sur plusieurs pièces notamment le contrat signé entre les deux fédérations. L’ordre de virement contenant les coordonnées bancaires personnelles de Samuel Eto’o, ainsi qu’une confirmation du paiement émise par la partie russe. Face à ces révélations, l’entourage d’Eto’o justifie la démarche par des contraintes liées aux sanctions internationales visant la Russie. Le Comité d’urgence de la Fécafoot aurait ainsi autorisé, à titre exceptionnel, l’utilisation d’un compte personnel pour faciliter le transfert. En raison de l’impossibilité de la Fédération russe d’effectuer des paiements en devises classiques.
Selon cette version, les fonds auraient ensuite été reversés à la Fécafoot. Une affirmation que Guibai Gatama remet en cause. Estimant que cette pratique constitue une violation grave des règles de transparence et de gestion. « Il est inacceptable que des fonds appartenant à la Fédération soient logés dans un compte personnel, fût-il celui de son président. La Fécafoot est un patrimoine commun, et ne peut être assimilée à la propriété d’un individu ou d’un groupe », martèle-t-il.
L’affaire est désormais entre les mains de la Commission d’éthique, qui devra déterminer si cette opération constitue une infraction ou une dérogation justifiée.