Au moins 48 migrants portés disparus au large des Canaries ont été recherchés dimanche pour la seconde journée consécutive par les secours espagnols en mer malgré peu d’espoir de retrouver des survivants de ce naufrage, parmi les plus meurtriers dans ce secteur de l’océan Atlantique.
Vingt-sept personnes ont pu être secourues après le drame qui s’est produit peu après minuit dans la nuit de vendredi à samedi, quand la pirogue et ses dizaines d’occupants s’est renversée au moment d’être secourus. Neuf corps sans vie ont été repêchés immédiatement.
Les équipes de secours espagnoles ont repris les recherches dès le dimanche matin à El Hierro, une des îles de l’archipel espagnol des Canaries, a précisé à l’AFP l’organisation espagnole de sauvetage en mer, Salvamento Marítimo, dans un message qui n’a été suivi d’aucune autre communication toute la journée pour annoncer la découverte de rescapés ou de nouveaux corps.
Concernant les personnes qui se sont noyées, « il est peu probable que nous puissions retrouver davantage de corps dans les prochaines heures », avait estimé samedi soir devant la presse le président de la région des Iles Canaries, Fernando Clavijo.
Il avait jugé plus probable que les corps apparaissent « dans les deux ou trois prochains jours », en fonction des courants.
Selon des sources proches du gouvernement, ce sont 90 occupants au total qui pourraient s’être trouvés à bord de l’embarcation, et non 84 comme annoncé au départ par les secours, ce qui porterait le nombre de disparus à plus de 50 personnes et le nombre de morts à plus de 60.
L’accident s’est produit à environ 4 milles nautiques (environ 7 km) au sud du port de La Estaca sur l’île d’El Hierro durant les opérations de secours déclenchées, après un appel, peu après minuit dans la nuit de vendredi à samedi des migrants eux-mêmes aux services de sauvetage.
L’embarcation a chaviré alors que la plupart de ses occupants s’étaient regroupés sur un côté, selon les secours.
Selon le gouvernement espagnol, l’embarcation avait pris la mer à Nouadhibou, en Mauritanie, à environ 800 km de là.
– « Sans eau » –
Les neufs morts seront enterrés dans les prochains jours à Valverde et de la Frontera, deux petites communes.
« Nous avons maintes fois réclamé et redit que nous n’avons pas les infrastructures pour accueillir tous ces cadavres », a déploré auprès de la presse Carlos Brito, le maire de Valverde (5.000 habitants). « Nous allons voir jusqu’à quel point nous pouvons supporter cette situation », a-t-il ajouté.
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Les naufragés « étaient sans nourriture et sans eau depuis deux jours », une situation qui a peut-être contribué « un peu à la panique » au moment du sauvetage, et au chavirage du bateau à ce moment-là, a expliqué à la presse Anselmo Pestana, délégué du gouvernement aux îles Canaries, à La Estaca.
Début septembre, le naufrage d’un bateau de migrants avait fait au moins 39 morts au large du Sénégal.
Des milliers de migrants sont morts ces dernières années en tentant la dangereuse route atlantique vers l’Europe depuis l’Afrique, principalement via les îles Canaries, à bord de d’embarcations surchargées et souvent précaires.
Depuis le 28 août 1994 et l’arrivée de deux jeunes Sahraouis à bord d’une simple barque dans l’archipel espagnol des Canaries – date de naissance symbolique de ce qui est appelé en Espagne la « route canarienne », quelque 200.000 migrants ont emprunté cette voie pour rejoindre l’Europe, selon le ministère espagnol de l’Intérieur.
Le flot de migrants a plus que doublé sur cette route depuis janvier.
Au 15 août, 22.304 migrants étaient arrivés aux Canaries depuis le début de l’année, contre 9.864 pour la même période en 2023, soit une augmentation de 126%. Pour l’ensemble de l’Espagne, la hausse est de 66% (de 18.745 à 31.155).
Source: Agence France-Presse
